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Aubin Molins (suite)

La famille s'inquiète

 Sa sœur Antoinette qui a désormais 14 ans, commence sa lettre du 8 décembre en disant que la famille est sans nouvelles depuis 13 jours, soit justement le 25 novembre. « A la maison, on commence à s'impatienter surtout maman. Aussi dès que tu le pourras, fait nous parvenir de tes nouvelles. Aujourd'hui Justin Dabat et Fernand on fait savoir des leurs à leur famille et ne parlent point de toi. Tu devais être dans les tranchées ou bien que la lettre que nous attendons est peut être égarée. »

Aubin à LézignanPourtant Aubin écrit très souvent, on sent qu'il a de plus en plus besoin de penser à sa famille et à son village. Il l'exprime dans sa lettre du 28 novembre : « Je puis vous assurer que maintenant rien ne me fera plus de plaisir que de recevoir des nouvelles de la maison surtout quand on est si éloigné des parents... Quand vous m'écrirez, vous m'annoncerez tout ce qui se passe à Caramany. » Mais pour la première fois, il évoque les conditions de vie dans les tranchées : « Que vous dirai je maintenant de ma nouvelle vie. Je vous assure qu'elle n'est pas bien agréable, ce n'est plus comme quand j'étais à Perpignan, bien loin de là. Enfouis toute la journée comme des taupes dans les tranchées sans pouvoir en sortir ; réellement ce n'est guère amusant. La nuit c'est presque impossible de pouvoir dormir car tout le temps le canon tonne avec rage et puis le froid se met aussi de la partie. Ce n'est encore rien d'entendre le canon tonner et les balles siffler au dessus de nos têtes, c'est plus dangereux quand on les reçoit. »

La lettre terminée, il a rajouté: Nous sommes actuellement en 3e ligne. Ce soir nous serons en 2e et dans quelques jours en 1e »

Le 3 décembre, de Saint-Eloi, il explique le retard de courrier et le rajout : « Le jour que j'ai fait la lettre, nous étions en 3è ligne ; alors que je croyais la faire partir le soir même, ça a été impossible car nous avons reçu l'ordre à 7 heures du soir qu'il fallait partir immédiatement en 1ère ligne. Mais voilà qu'une fois arrivés en 1ère ligne, on désigne un caporal et 6 hommes pour aller aux avant-postes. Parmi ces 6 hommes, moi j'y suis du nombre. Pendant trois jours et trois nuits, nous sommes restés dans la tranchée sans qu'on nous apporte des vivres et ce n'est qu'avant hier soir qu'on est venu nous remplacer.. Nous avons quitté la tranchée pour aller 35 km plus loin où nous sommes arrivés hier matin à 4 heures après 7 heures de marche dans la nuit et voilà pourquoi je n'ai pu expédier la lettre que hier soir. (Car vous en serez sûrement étonnés, nous sommes obligés de donner les lettres aux cuisiniers quand ils viennent nous apporter les vivres pour la journée du lendemain. Ils viennent chaque soir vers les dix heures et le lendemain matin 4 heures ils nous apportent le café avec du rhum.)

Quand nous étions dans les tranchées d'avant-postes, je vous assure que nous n'étions pas en fête. Tous les jours les obus et les balles sifflaient sur nos têtes et il n'y avait pas moyen de sortir seulement la tête en dehors de la tranchée autrement on aurait été vite attrapé par quelque balle... Ce n'était que pendant la nuit que l'on passait trois ou quatre (heures ) de calme. Mais avant la pointe du jour la canonnade et la fusillade se faisaient de nouveau entendre. Mes camarades ont été obligés d'entamer leurs vivres de réserve, mais moi j’avais du chocolat, j'en ai mangé tant que j'en ai eu, c'est pour vous dire que vous devez m'en envoyer d'autre. » Plus loin il ajoute : « Je ne sais pas si c'est vrai j'ai appris par l’intermédiaire de quelques soldats du 142éme de ligne que j’ai rencontré l'autre jour que Caillens Pierre et Caillens Augustin avaient été blessés. Dans votre lettre, vous me direz si c'est vrai...1 Le bonjour à tous les parents, amis et à tout le voisinage. »

On imagine aisément l'angoisse de la famille Molins quand ces nouvelles sont arrivées. 

Mais la correspondance est perturbée. 

Le 6 décembre , il signale qu'il est au repos mais qu'il reviendra le lendemain sur les lignes de feu.. Il vient de recevoir l'Indépendant du 19 et du 22 novembre. « ...ce qui m'a fait plaisir de recevoir des nouvelles du pays. Mais j'aurai voulu avoir une lettre pour avoir de vos nouvelles. »

Le 11 décembre, il est à Bouysquep en Belgique. Dans une lettre de quatre pages, il exprime sa joie d'avoir reçu des nouvelles et s'étonne qu'on le traite de négligent pour en donner car « depuis que je suis en campagne je vous ai écrit tous les deux jours. » Il donne encore des nouvelles du front :

« En ce moment le régiment est au repos et je crois que nous y serons pour cinq ou six jours, je vous assure que nous l'avons bien mérité car nous sommes restés pendant 13 jours dans les tranchées, et vous savez ce n'est rien d'agréable surtout à cette époque-ci car il ne se passe pas un jour sans qu'il pleuve. Pendant trois jours nous sommes restés dans une tranchée où nous avions de la boue jusqu'aux genoux, aussi vous pouvez penser de la manière que j'étais quand je suis sorti de ce bourbier. Heureusement que nous n’étions pas trop embêtés par l'ennemi, car depuis que je suis en campagne je n’ai tiré que trois coups de fusil, c'est pour vous dire que de ce côté ce n'est pas si dangereux comme vous pouvez le croire. Je crois que nous ne resterons pas longtemps en Belgique, car il est probable qu'après le repos nous partirons en Alsace. Ici les Anglais et les Belges se chargent de tout.

Nous sommes actuellement en repos dans un village à cinq kilomètres de la frontière française, je vous assure que cela nous a coûté beaucoup pour y venir. Nous avons quitté les tranchées à une heure du matin et nous sommes arrivés au cantonnement hier à midi après 11 heures de marche. Nous n’avons fait qu'une halte de demi-heure. Il me tardait d'arriver pour pouvoir manger car je n'avais rien dans le ventre depuis trente heures. Figurez vous que quand on a fait la halte, j'ai été obligé d'aller dans un champ de navets pour pouvoir arriver au cantonnement. J'ai arraché un de ces gros navets qui ressemblent à des oignons et je l'ai mangé tout cru. Jamais je n'aurais cru faire cela... aussi je puis vous assurer que la journée du 10 Xbre (décembre) restera gravée dans la tête pour quelques jours. Vous devez le savoir sûrement, Fernand Delonca a été de nouveau blessé, il a reçu une balle à un doigt du pied au moment où il allait transmettre un ordre... Dans ma compagnie, il y a eu beaucoup de morts ou blessés une cinquantaine. Presque tous, c'est des jeunes soldats qui viennent d'arriver. Pour moi j'ai eu de la chance de m'en tirer à bon compte jusqu'ici. J'avais oublié de vous dire que Joucla le menuisier de Montalba était avec moi dans la même compagnie. Nous sommes presque tout le temps ensemble, car nous sommes aussi à la même section. Il y a aussi avec moi Jean Malet de Planèzes et Moïse Payrar de Rasiguères qui est à la 4ème compagnie mais nous nous voyons très souvent... »

enveloppe JoutglarLe 13 c'est à lui de se plaindre de ne pas recevoir de nouvelles ; il ajoute qu'il écrit tous les deux jours, trois jours au plus tard. « Je vous assure que c'est bien malheureux d'être si éloigné de ceux que j'aime tant sans qu'ils reçoivent de mes nouvelles et sans que moi aussi j'en reçoive. Sûrement que toute les lettres que je vous ai écrites se sont égarées. Car vous pouvez comprendre que je pense tout le temps à vous et voudrais encore pouvoir vous écrire plus souvent...

PS : J'avais oublié de vous dire que contrairement à ce que je vous annonçais sur ma lettre du 11, nous ne venons pas en France comme il était décidé ce soir nous revenons rejoindre les tranchées que nous avons quittées il y a quelques jours. » 

La dernière lettre : 

La dernière lettreLe 16, il est au repos et il en profite pour faire la liste de ce que la famille pourrait lui envoyer. « Ce qui me fait extrêmement besoin surtout c'est des chaussettes. En ce moment-ci, je n'ai que celles que j’ai aux pieds. Vous pourriez m'en envoyer 4 ou 5 paires, celles que j'avais étaient tellement pourries que quand je les enlevais elles se déchiraient. Vous devriez me les envoyer de suite que vous recevriez la lettre. Ne manquez pas aussi de m'envoyer du chocolat et d'autres provisions car il m'est presque impossible de pouvoir manger la viande que l'on nous donne. Du colis que parrain m'a envoyé, il ne me reste plus rien. Il paraît qu'il m'en avait adressé deux, l'un le 1er Xbre et l'autre le 4. J'ai reçu celui du 4 et celui du 1er encore je l'attends. C'est pour vous dire que pouvez m'en envoyer souvent, ils seront toujours les bienvenus. Je crois qu'en ce moment vous devriez avoir du touron. Vous pourriez m'en envoyer souvent quelques morceaux car mes camarades en reçoivent. C'est avec un très grand plaisir que j'ai rencontré hier Pujol François et Auriol Maurice et Malet François de Planèzes. Je vous assure que j'ai été très content.» Il termine par sa formule habituelle « Enfin n'ayant plus rien à vous dire, je vous quitte en vous embrassant bien fort tous. Votre fils Aubin. »

Ce seront ses derniers mots couchés sur le papier, car après le 16 décembre, la boîte en fer qui renferme tous les documents de cet épisode familial tragique ne contient plus de lettre d'Aubin.

Le même jour, son frère Gabriel lui écrit « Cher frère et parrain, Nous n'avons pas reçu de tes nouvelles...peut-être tu n'as pas le temps, peut-être tu es dans les tranchées caché comme des taupes ainsi que tes camarades. La dernière lettre que nous avons reçue est datée du 6... C'est avec les larmes aux yeux que nous avons lu les lettres datées du 28, du 3 et du 6. Maman est au lavoir et Antoinette s'occupe. Maximin va bientôt sortir de l'école. Ton filleul et frère. »

Il est probable qu'Aubin ne l'a jamais lue puisqu'elle est revenue à la famille.

Encore une fois, les documents gardés par Antoine et Anna Molins permettent de se faire une idée sur les événements qui ont suivi.

Il est évident que depuis la fin du mois de novembre, la famille Molins dans son ensemble vivait dans l'angoisse de recevoir de mauvaises nouvelles et l'arrivée irrégulière du courrier n’arrangeait pas les choses.

Antoine MolinsLe 11, l'oncle d'Aubin, Maximilien répondait à son frère Antoine à Caramany.

« Je me suis informé auprès de certaines gens qui ont leur fils au 53e à la compagnie même d'Aubin, personne n'a donné de nouvelles depuis le 26... J'ai su que le 53ème avait encore subi des pertes assez sérieuses le 2 ou le 3 décembre et si je me permets de te renseigner à ce sujet c'est parce que ce monsieur qui est entrant dans toutes les administrations a pu me spécifier que la 3ème compagnie n'avait pas été très éprouvée... Ayez du courage et ne vous alarmez pas outre mesure. Il faut avoir l’espoir que le malheur ne s'acharnera pas sur nous. »

La lecture du journal de marche du 53ème RI confirme les informations recueillies par Maximilien Molins. Depuis le 10 octobre , le régiment fait face à des troupes d'élite. « L'heure est grave : les officiers et soldats composant le 53ème RI ne se font pas d'illusions, la bataille va être rude et difficile. Le 26 novembre, le régiment reçoit l'ordre de se porter en face du bois 40 occupé par les Allemands. Il gagne 120 mètres de terrain mais impossible d'avancer davantage : on se terre dans les tranchées. Le 1er décembre le régiment est relevé. Le 16, le régiment attaque à nouveau le bois 40 et réussit malgré la violence du feu ennemi à s'avancer à 80 mètres environ de la lisière des bois. Cette lutte perpétuelle alternant avec de courts repos se poursuit avec ténacité dans les tranchées à l'Est et au Sud d'Ypres jusqu'au 17 janvier. »

On comprend à la lecture de ces événements qu'Aubin n'ait pu écrire ou tout au moins envoyer une lettre après le 16. Ce sont ses amis qui l'on fait pour lui. Vers la fin du mois, son oncle allait recevoir un courrier qu'il n'aurait souhaité jamais lire. En ouvrant l'enveloppe, il a d’abord dû être étonné d'y trouver une lettre d’Antoinette à son frère datée du 12 décembre. Au verso, il y avait un rajout au crayon fait d'une écriture malhabile2.

« Monsieur Molins,

je viens en la présente vous dire que Molins Aubin est grièvement blessé par un éclat d'obus à la cuisse et à la jambe. Vous aurez la bonté de prévenir votre frère car j'ai cru de bien faire de vous écrire à vous et non à son père... Je me trouve de Montalba de Latour car je connais très bien votre famille. Je me trouve de la même compagnie 3ème car nous étions très camarades. Dans l'attente de lire ces tristes nouvelles, recevez M. Molins mes sincères salutations. »

Et c'était signé Joutglar Jean. Il s'agissait du menuisier de Montalba, on disait alors Montalba de Latour, l'ami cité dans la lettre du 11 décembre, qui, certainement avait cherché dans les affaires d'Aubin du papier pour avertir les siens. 

La nouvelle tant redoutée arrive le jour de Noël. 

Les autorités militaires ayant fixé le décès d'Aubin au 20 décembre, comble de malheur, la famille a été avertie le jour de Noël, ou la veille. Le 26, Maximilien écrit à son frère : « Cher frère, Il m'est impossible de te décrire l'immense douleur que nous ressentons à la suite du terrible malheur qui nous frappe. Que de fois j'avais lu et relu dans mon esprit les quelques lignes reçues hier, le doute n'était pas possible, je pressentais bien que le malheur était irréparable et, cependant nous conservions un peu d'espoir. On ne peut en effet se faire à l'idée que la mort soit si impitoyable et s'acharne si cruellement sur des êtres qui sont si chers... »

décembre 1914Quelques jours plus tard, on pouvait lire dans l’Indépendant du 30 décembre 1914, lui aussi pieusement conservé :

« CARAMANY : Nouvelles de la guerre. Il y a quelques jours, une note officielle parvenait à la mairie, annonçant la mort glorieuse du jeune Louis Delonca , soldat de la classe 1913. D’autre part , la famille Molins, négociant, était officieusement informée que le jeune Aubin Molins, leur fils ajourné en 1913, incorporé avec la classe 1914, était aussi tombé glorieusement sur le champ de bataille. A tous nos sincères condoléances.

Ce n’est que le 16 février 1915, après qu'Antoine ait tenté d'avoir des informations du commandant de compagnie d'Aubin et certainement après avoir reçu un communiqué officiel que la famille Molins fera publier un avis de décès et de messe3.

Le menuisier Joutglar, malade et replié avec son nouveau régiment dans l’Hérault écrivait à la famille pour s' excuser de ne pas avoir pu être là et précisait qu'il avait demandé au caporal témoin de la mort d'Aubin, de donner des détails à la famille. Cela avait été fait le 8 février. Connaître les circonstances de la mort d'un être cher permet certes de mieux entrer dans le deuil mais la lecture de cette lettre a été certainement très difficile. Elle mérite d'être reproduite en entier.

« Cher Monsieur Molins,

Je voulais vous renseigner plutôt sur la mort de votre pauvre fils, mais j'ai préféré que Monsieur Joutglar et Monsieur Trousseu vous donnent cette triste nouvelle que moi. Car à ce moment là, je ne me sentais pas capable vu que votre fils a été grièvement blessé à mon côté vers 2 heures de l'après-midi. Mais de suite après la blessure j'ai eu quand même le courage de lui enlever les terres dont l'obus en éclatant l'en avait entouré de partout. Mais tout de même quand j'ai vu la blessure, j'ai fait appeler un infirmier pour lui faire les pansements dont il avait besoin car le pauvre, il avait la jambe droite cassée en deux endroits différents et la jambe gauche aussi et puis une blessure sur le côté gauche. Enfin je vous dirai qu'il n’a pas souffert vue l'horrible blessure, mais le pauvre qui attendait la nuit avec beaucoup de sang froid de et de courage. A ce moment là, nous avons dû quitter les 2èmes lignes pour aller occuper une tranchée du génie en première ligne. J'ai fait rester deux hommes avec lui pour attendre l'arrivée des infirmiers mais hélas trop tard car sur la ligne de feu en plein jour on ne peut pas les emporter aux risques d'être tués tous à notre tour. Mais le pauvre avant l'arrivée des infirmiers, d'après les deux hommes, il aurait expiré et avant de mourir, il aurait demandé sa pauvre soeur et la famille. Du reste j'ai donné tous ces renseignements au dévoué ami Trousseu. Mon cher Molins, je me mets à votre place, pour payer de votre souffrance et à vos désespoirs comme père ou comme mère et vous dirai que depuis ce jour là, j'ai été très malade à mon tour car j'ai failli y passer aussi, il était à 50 centimètres de moi.Février 1915

Enfin prenez courage et nous vengerons votre pauvre fils et d’autres encore. Bien à vous à plus tard pour plus de renseignements car en ce moment nous n'avons guère le temps. Toujours à vous. M... Jean, cap(oral) au 53e de ligne 3ème compagnie. »

La famille a reçu par la suite de très nombreuses lettres de condoléances toutes plus émouvantes les une que les autres ; mais deux enveloppes le sont plus encore . La première a été écrite par Antoinette, l'adresse d’Aubin est encadrée par deux tampons à l'encre rouge. « Mort au champ d'honneur » en haut et dessous « Trouvé au dépôt du 53e d’infanterie, le 22 février 1915. » L'autre a été rédigé par Gabriel. Postée le 6 décembre 1914, elle porte aussi deux tampons rouges : « le 16 décembre 1914 » et « le destinataire n'a pu être atteint en temps utile ». Et puis cette mention en noir qui dans ces circonstances prend une terrible dimension « Retour à l'envoyeur ».

Cette enveloppe contenait un petit mot et trois cartes postales, les cartes demandées par Aubin dans sa lettre du 19 novembre.

Gabriel terminait par une grosse embrassade et sa mère qui n’écrivait pas habituellement avait rajouté Mille baisers de ta mère Anna Molins.

Ces mille baisers, Aubin ne les a jamais reçus. 

Notes:

  1. Augustin Caillens a été tué à l'ennemi le 12 novembre 1914 à Langemark en Belgique et Pierre Caillens est décédé des suites de ses blessures en janvier 1915.
  2.  Le texte est reproduit en corrigeant tous les mots un peu malmenés.
  3.  Antoine Molins a conservé le brouillon de sa demande. C'est l'écriture d'un homme accablé et en colère qui indirectement sollicite une médaille pour son fils : « Ma plus grande consolation sera si vous pouviez me dire qu'il est mort glorieusement face à l'ennemi, en fesant tout son devoir, comme l'a fait, il y a plus d'un demi siècle son grand-père paternel duquel nous avons la fierté de garder comme une précieuse relique le brevet de sa médaille militaire héroïquement gagnée. » 

Sources:

Photos: 1 et miniature: Aubin en tenue de combat, photo prise lors des manoeuvres à Lézignan

              2: enveloppe avec laquelle Jean Joutglar a écrit à la famille en février 1915

              3: La dernière lettre d'Aubin

              4: Le sauf conduit de son père Antoine, pendant la guerre.

              5: L'Indépendant du 30 décembre 1914

              6: L'Indépendant du 16 février 1915