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La toponymie II : Eau et relief

Il faut se pencher sur le cadastre pour se rendre compte du nombre et de la diversité des appellations trouvées par les générations qui nous ont précédés, à mesure qu'elles s'appropriaient le territoire.

Les noms faisant référence à l'eau :

Leur nombre montre bien l'importance attribuée à cet élément indispensable à la vie des hommes et des bêtes.

Pour les lieux-dits, on trouve:

La plage: toponyme français et donc certainement récent. Il ne s’agit toutefois pas d’un terme touristique : la plage est une zone sur la rive droite de l’Agly comportant des terres cultivées et des bois dont la pente permettait d’accéder à la rivière.

Le pla de l'aïgo: la plaine de l’eau, zone cultivée sur la rive gauche jouxtant aussi la rivière. Le pla de l’aïgo se situe Delà l’aïgo (voir toponymie, première partie).

La mullere gran: une mullere est une zone humide. Compte tenu de sa situation sur les collines, on peut penser qu’il y avait autrefois une ou plusieurs sources.

L'estagnol: le petit étang

Les fountetes: les petites fontaines

Les ravins creusés par les ruisseaux étaient des auxiliaires précieux pour délimiter l'ensemble des lieux-dits dont ils reprennent le nom (voir les autres paragraphes).

En voici la liste:

Le ravin de Terrobeu

Le ravin das lluzens

Le ravin d'al Tourou

Le ravin du Muscata

Le ravin de Fontanilles

Le ravin de Cazic

Le ravin des Aillous

Le rec d'en Serenou

Le rec de la Teulière appelé aussi Le Rec(voir toponymie première partie)

Le rec de Labécède

Le ravin de Pelletes. Il sert de frontière entre les territoires de Caramany et de Trilla.

Pont de la GamadouUn relief aussi tourmenté nécessite des lieux de passage qu’il faut parfois construire.

Plusieurs petits ponts portent le nom des ravins ou des ruisseaux cités précédemment:

Le pont de la Gamadou (ci-contre): il franchit le rec de Labécède sous le village dans le virage où se trouvait initialement le monument aux morts. En occitan "gamada" se traduit par pourrie. On peut supposer qu’avant la construction de la route une passerelle en bois permettait peut être déjà de franchir le ruisseau à cet endroit là.

Au Pont rose, ouvrage le plus important jusqu'en 1992 et à la Palanque, le plus modeste, évoqués dans toponymie (première partie), on peut rajouter :

Le pont de Pelletes (ci-dessous), construit pour le passage de la route vers Ansignan, il franchissait le ravin du même nom. Actuellement, il disparaît sous l’eau lorsque le lac est à son plus haut niveau. Il est difficile d’interpréter ce toponyme. On pense bien sûr à la pèl (Oc) ou pell (Cat) la peau, mais aussi à pelhèt, on prononce pellet, qui signifie turbulent et qui pourrait être une référence au débit du cours d’eau.

Pont de PelletesLes sources étaient nombreuses sur le territoire ce qui a favorisé l'occupation humaine:

La fount d'en Romeu: la fontaine du pèlerin, donc lieu de passage sur le sentier qui conduit de Caramany à Trilla. Elle servait aussi à abreuver les bêtes. Elle se trouve toujours en amont de l’ancien lavoir communal.

Mate l'oliu: elle coule toujours en pleine forêt de Balderbe (voir "La fontaine de mate L'oliu", menu Découvrir). La tradition orale veut que l'on traduise par "tue l'olivier" en référence certainement à la fraîcheur de son eau. Mais comme le fait remarquer Joan-Marc Naville, mata en catalan signifie petit bois, bosquet. Y avait-il en ce lieu un bosquet d'oliviers?

Les fontetes: Fontanilles évoquent des sources aujourd’hui perdues.

La source de la Borde: elle se situait sous le moulin à vent, juste au dessus de la dernière maison. Au milieu du XXème siècle, les habitants du quartier y mettaient encore leurs bouteilles au frais, l’été.

La DoutLa Dout (ci-contre): captée en 1947, elle alimente depuis le village sans avoir jamais failli … sauf le 15 août 2008. Son débit est à surveiller.

L’interprétation de ce toponyme n’était pas non plus évidente jusqu’à la découverte dans un dictionnaire occitan du mot dotz (prononcer douts) qui se traduit par source captive. On peut donc penser que nos anciens connaissaient depuis longtemps l’existence de cette source. L’ajout de l’article la a sûrement fait disparaître peu à peu la prononciation du s à la fin. Si cette hypothèse est la bonne, l’écriture l’Adout que l’on trouve parfois ne serait (encore !) qu’une erreur de transcription .

La fontaine del torreng: le torreng (le torrent), dévale de la Borde, passe sous la place actuelle, alimente l’abreuvoir juste dessous et se jette dans Le Rec. Autrefois il était à l’air libre. Une pompe alimentait le haut du village : elle était encore placée il y a quelques années à l’angle de l’école, côté rue de la poste.

Une délibération du conseil municipal en date du 2 juin 1889 évoque le très mauvais état de la fontaine citerne del Torreng.

Fontaine du llong dal recLa fontaine du llong dal rec (ci-contre): au long du ruisseau. Citée également en très mauvais état dans la même délibération, elle alimentait le bas du village. Elle est toujours visible avec sa citerne dans la rue…. Elle était renommée pour la fraîcheur de son eau et a été utilisée jusque dans les années 1960.

La source du rec d'en Serenou: une délibération en date du 16 janvier 1856, nous indique que les habitants ont à cœur depuis longtemps d'avoir à l'intérieur de la localité une fontaine communale car celle qui existe est un peu trop éloignée. Or, il se trouve une source éloignée d'environ ¼ d'heure de la commune au lieu dit "rec d'en Serenou" qu'il serait très facile de faire arriver sur la place publique.

La source de la Gabrielette: face à la pénurie d'eau potable, le conseil municipal décide le 13 septembre 1896 de faire un devis de projet fontinal pour amener dans la commune la source de la Gabrielette, au lieu dit "la Salle" et celle d'une autre source qui jaillit à 30 mètres de la précédente. Ce projet correspond à la construction d'un réservoir sur le terrain au dessus de l'actuelle poste et la mise en place des fontaines "neuves" en 1900.

 

Les noms liés à des éléments du relief:

Mont Redon: la montagne arrondie

Montmort: la montagne morte

Montmal: il ne faut pas traduire trop vite la mauvaise montagne. D'après A Vigo, mala signifierait aussi montagne, mais dans l'Almanach étymologique des noms de village, on peut lire que dans son sens prélatin , "mal" signifie poteau, piquet que l'on plantait pour indiquer des passages. Montmal pourrait être la montagne que l'on traverse en suivant les piquets comme le Puigmal ou Matemale.

Al serrat: la montagne

La serre de Rabasset: la montagne recouverte de ceps de vigne

Roquo roujo: la roche rouge

Al maybré: le lieu où l'on trouve du marbre

Terrofort: le lieu où la terre est dure

La Soulana: le versant ensoleillé

Soula baix: le versant ensoleillé du bas

Le soula de dessus: le versant ensoleillé de dessus

Le soula de dejous: le versant ensoleillé de dessous

Le soula de l'oule: le versant ensoleillé de la marmite ?

Les bacs: le versant à l'ombre, l'ubac

Les planes: la plaine

Le plan des vignes: la plaine des vignes



Sources:

  • cadastre communal
  • archives communales
  • "Toponymie de la vallée de l'Agly et des Fenouillèdes"par André Vigo, publié dans CERCA n°11 année1961
  • "Toponimia rossellonesa" de Renada Laura-Portet"Autrefois des hommes" – J. Abelanet 1992
  • Lexilogos – panOccitan.org, le dictionnaire occitan-français
  • Lexilogos – freelang.com dictionnaire catalan
  • Lexilogos – gencat.cat le dictionnaire de la Generalitat de Catalunya
  • "Toponymie du pays d’Oc ", J Serbat, conseiller pédagogique d’Occitan – Tarn et Garonne
  • Et la mémoire orale des vignerons du village : René Grieu, Francis Caillens, Ghislaine Bascou

Photos:

      2 le Pont de Pelletes, 4 la fontaine du llong dal rec, Thierry Daudigny

      1 le pont de la Gamado, 3 le pont de la Dout, Bernard Caillens