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Un souffle cathare (2)

La vicomté de Fenouillet n'est bien sûr pas sortie indemne de la Croisade contre les Albigeois. Son statut de terre royale d'Aragon, l'a certainement protégée et l'a tenue à l'écart des combats, du moins les premières années. Mais à cause de la personnalité même de son vicomte, elle ne pouvait qu'être inévitablement entraînée dans le conflit. En quelques dates marquantes, nous allons voir comment.

Armoiries des Fenouillet1209: L'année où la croisade va fondre sur le Midi, Ava de Fenollet, devenue veuve, transmet à son fils Pierre la vicomté. Conformément aux usages, celui-ci ira à Narbonne rendre hommage au vicomte Aymeri, représentant du comte de Barcelone, pour le château de Fenollet et pour le Fenollède1.

Mais Pierre qui, aussitôt prend le nom de Fenouillet, se nomme, de par son père, Pierre de Saissac. Il est issu de cette puissante famille de la Montagne noire, très proche de la famille des Trencavel. Bertrand de Saissac, seigneur du lieu, a même été le tuteur puis le conseiller du vicomte Raymond-Roger. Quarante ans après sa mort, il sera condamné pour hérésie par les Inquisiteurs. Car les Saissac accueillent aussi dans leur fief sans problème les bons hommes ou bonnes femmes et, sur leur terres, les croyants de la nouvelle religion sont nombreux. Simon de Montfort ne s'y trompe pas et la seigneurie des Saissac sera l'une des premières confisquées. Pierre de Saissac de Fenouillet ne pouvait donc devenir qu'un de ses opposants les plus farouches. Et son opposition ne se bornera pas qu'à accueillir dans sa vicomté, à l'abri de ses châteaux de Peyrepertuse, de Quéribus, de Puilaurens et bien sûr de Fenouillet, tous ceux qui fuyaient la Croisade et, en particulier, les nobles spoliés que l'histoire désignera sous le nom de faidits, c'est à dire bannis. A plusieurs reprises, il prendra les armes pour soutenir le jeune héritier de la famille Trencavel dans ses tentatives de reconquête.

Cette année-là, Pierre de Fenouillet devient donc le nouveau suzerain de Caramany.

1213: Pierre II, roi d'Aragon, comte de Barcelone que ses victoires sur les Maures feront surnommer el catòlic (le catholique) répond aux appels à l'aide de ses vassaux et décide d'intervenir militairement dans la Croisade. Il passe les Pyrénées à la tête de son armée et rassemble Catalans et Occitans dans la plaine de Muret face aux troupes de Simon de Montfort. Le 12 septembre, les deux armées se mettent face à face. Dans l'avant-garde catalane se trouve un certain Ramon de Caramany2. La coalition catalano-occitane dispose d'une supériorité numérique écrasante qui devrait lui donner la victoire. Et pourtant, le roi d'Aragon est tué. Sa mort aura des conséquences politiques énormes: c'en est fini du rêve que caressaient depuis longtemps les souverains catalans d'une grande nation de part et d'autre des Pyrénées. Au contraire, son rival étant affaibli puisque l'héritier de Pierre II n'a que cinq ans, c'est une opportunité pour la couronne de France de faire valoir ses droits sur ces domaines où sa souveraineté n'était que virtuelle. Pour les Occitans, c'est la perte d'un allié que les croisés craignaient et qui pouvaient avoir de l'influence sur le pape. Les Catalans, eux, se retrouvent face à un état décapité. Leur première préoccupation sera de récupérer l'infant Jaume (Jacques) qui avait été confié en gage de confiance, comme cela se faisait dans la chevalerie, à Simon de Montfort. Il faudra l'intervention du pape pour que le jeune Jacques revienne dans ses états et soit remis à son grand-oncle Sanç, qui a pris le titre de régent. Sans chef, le royaume d'Aragon ne va plus jouer de rôle dans la Croisade et il faudra attendre l'arrivée à l'âge adulte de Jacques 1er pour qu'il retrouve des heures de gloire.Armoiries des Trencavel

Résultat: La vicomté de Fenouillet et donc, la seigneurie de Caramany, n'ont plus de roi. Le pouvoir royal est représenté par le régent Sanç qui avait reçu quelques années auparavant du roi Pierre II, son neveu, l'administration pleine et entière des comtés de Roussillon, Conflent et Cerdagne. Il avait donc plein pouvoir sur des domaines limitrophes avec le Fenouillèdes et cela n'allait pas être sans conséquence pour la suite.

Concernant Caramany, en l'absence de preuves, il serait hasardeux d'affirmer que le Ramon cité plus haut est bien le seigneur du lieu. Tout juste peut-on constater que, de nos jours, en Catalogne, tous les toponymes Caramany que l'on trouve à Gérone, Corça, Sant Pere Pescador proviennent bien de la famille seigneuriale de notre village, et qu'il n'y a apparemment pas d'autre lieu portant ce nom. D'autre part, il n'est pas anormal qu'un Caramany figure dans l'armée catalane puisque, par les liens de vassalité décrits dans la première partie, le roi Pierre II est bien son souverain.

1224: Pierre de Fenouillet est l'un des trente-quatre témoins qui apposent leur sceau au bas de l'acte par lequel Raymond Trencavel, fils du vicomte Raymond-Roger, nomme la Maison de Foix héritière de tous ses domaines dans le cas où il viendrait à décéder sans descendance. Son père avait déjà signé un tel acte et c'est en signe de reconnaissance envers la famille de Foix qui a pris soin de son héritage depuis 1209, qu'il le reconduit3. En cette année 1224, un air de liberté flotte sur le Midi. La Croisade, nous dit Michel Roquebert, est à l'agonie. Simon de Montfort a été tué en 1218 sous les murs de Toulouse; son fils Amaury, faute de combattants, a beaucoup de mal à contrôler le territoire et l'année précédente, il a dû subir les offensives simultanées de Raymond VII de Toulouse et de Roger-Bernard de Foix. C'est le moment qu'a choisi Raymond Trencavel pour revenir d'exil et se joindre à la curée. Lorsqu'il signe l'acte mentionné plus haut, il a repris Carcassonne et il est en train de réorganiser l'administration de ses états. La présence de Pierre de Fenouillet comme témoin semble prouver qu'il a accompagné le jeune Trencavel dans cette première reconquête. Comme le veut le droit féodal, lorsque le seigneur supérieur entre en guerre, il convoque ses vassaux, tenus par leur serment d'hommage à lui apporter leur concours. Et c'est certainement ainsi que la famille de Caramany, à la demande de celle de Fenouillet, est entrée elle aussi dans la résistance face à la croisade. (voir 1242)

1Jacques 1er226: Le roi de France, Louis VIII, décide de prendre la Croix. Amaury de Montfort a concédé tous les dons et privilèges que l'Eglise avait transmis à son père, à la couronne de France et Raymond VII de Toulouse, qui a cru un moment possible de se voir rétablir dans ses droits a été excommunié. La Croisade devenue royale sera donc bien plus une guerre pour la main mise sur un territoire que pour la destruction de l'hérésie. Très affaibli par tant d'années de lutte, le Languedoc s'effondre. Beaucoup de seigneurs vont faire leur soumission, les villes ouvrent leurs portes. Louis VIII veut s'assurer de la neutralité du royaume d'Aragon. Le jeune roi Jacques 1er, qui n'est pas en position de force, répond favorablement mais son oncle, Nuno Sanç 4 qui a hérité de son père Sanç, le comté du Roussillon va bien plus loin. Il offre son aide à Louis VIII:"Comme nous voulons en tout et de toutes nos forces servir Votre Sublimité et que nous sommes spécialement tenus à ce qui relève du salut de notre âme, nous mettons à votre disposition notre personne, notre terre et nos vassaux pour anéantir les ennemis de la foi, pour venger les injures faites au Sauveur et promouvoir son affaire. Il peut vous être utile d'avoir accès à nos domaines par terre ou par mer"5.

Avec une telle offre, le comte Nuno Sanç espérait tirer quelques bénéfices. Il ne sera pas déçu. Louis VIII qui s'était mis en route le 17 mai ne combattit pas très longtemps. En octobre, il est à Pamiers et étant souffrant, décide de regagner la France. "Passant à Belpech, il donna en fief à Nuno Sanche – qui l'avait rejoint on ne sait où ni comment – la vicomté de Fenouillèdes et de Peyrepertuse, moyennant quoi le comte de Roussillon lui fit hommage lige, sauf la fidélité due au roi d'Aragon"6.Cet acte est assez étrange. Voici ce qu'en dit René Quehen: "Tout ceci montre la complexité pour ne pas dire l'imbroglio qui règne dans les liens de dépendance de cette région du Fenouillèdes. De qui dépend le Fenouillet? De la couronne de France qui en confie la charge au comte du Roussillon ou de l'Aragon qui en avait transmis les droits à la vicomté de Narbonne à la fin du XII ème siècle? A l'abri de cette situation qui devait durer jusqu'au traité de Corbeil en 1258, le Fenouillèdes devait bénéficier d'une certaine indépendance de fait."7

Résumons nous: L'acte du roi de France Louis VIII, signifie clairement que le vicomte Pierre, pourtant vassal du roi Jacques 1er d'Aragon est dépossédé de ses terres, pour crime d'hérésie, trouve t-on dans l'Histoire générale du Languedoc. Jacques 1er d'Aragon ne réagit pas. La petite communauté de Caramany se voit donc imposer un nouveau suzerain Nuno Sanç. Le vicomte Pierre de Fenouillet est à son tour devenu officiellement faidit. A t-il vraiment quitté sa vicomté alors que ses châteaux résistent toujours? Rien n'est moins sûr comme le montre l'acte qu'il signe en 1229.

1226: Cette même année, les textes signalent la présence du vicomte Pierre de Fenouillet à Montségur, siège de l'Eglise cathare. Il est accompagné par l'un de ses fidèles lieutenants, Chabert de Barbaira8.

Armoiries des comtes de Toulouse1229: Le 12 avril, Raymond VII, comte de Toulouse, signe sur le parvis de Notre Dame le traité de Paris. Au prix de conditions très dures, il conserve sa couronne comtale. Les Occitans mettent bas les armes. "Par acte daté du premier jour de juin, Pierre de Fenouillet cède à Nugnez et à sa postérité le château et toute la vicomté de Fenouillèdes, en réparation des dommages que lui et ses chevaliers avaient causés à ce comte et à ses vassaux, ce qu'il ne pourrait réparer en aucune manière. Ave ratifia la cession de Pierre de Fenouillet, son fils, et transféra à son tour à Nugnez tous ses droits sur la même vicomté, dont ce prince jouit paisiblement jusqu'en 1242." 9

Moyennant cet abandon, Pierre conservait ses biens sis en Roussillon10. Il ne s'y retirera pas de suite car il va se trouver une occupation immédiate. Plus au sud, le roi Jacques 1er a décidé de reprendre les îles Baléares aux Maures. De nombreux chevaliers faidits vont se mettre à son service. Parmi eux, on relève les patronymes de Fenouillet et Caramany. Nous en reparlerons.

1240: Profitant d'une nouvelle offensive de Raymond VII de Toulouse qui vient d'entrer en Camargue, Raymond Trencavel, poussé par le comte de Foix, lance une nouvelle tentative pour reconquérir ses terres de Carcassonne. L'armée des faidits se rassemble dans le Fenouillèdes où "le vicomte Pierrre de Fenouillet et un de ses familiers Chabert de Barbéra prennent la tête de la révolte."11 Dans les Corbières voisines, c'est Olivier de Termes qui sonne la révolte. Ces trois seigneurs se connaissent bien; ils ont tous participé à la conquête des Baléares quelques années auparavant. Ils parviennent à reconquérir le Razès mais à Carcassonne ils ne pourront prendre que la ville basse. Les troupes royales résisteront d'autant mieux qu'elles ont eu connaissance qu'une armée de renfort composée de 700 chevaliers était envoyée par la reine Blanche de Castille, mère de Louis IX. Les faidits lèvent le siège dans la nuit du 11 au 12 octobre, se replient dans Montréal où ils sont à leur tour assiégés par l'armée royale qui regagnera tout le terrain conquis. Raymond Trencavel et les siens n'auront d'autre possibilité que de regagner leur exil catalan.

1242: Le vicomte Pierre tente encore de recouvrer ses domaines. Cet événement est relaté dans l'Histoire générale du Languedoc ."Pierre de Fenouillet rentra ou prétendit rentrer en possession de la vicomté de Fenouillèdes, par l'hommage qu'il en rendit en 1242 à Aymeri, vicomte de Narbonne. Pierre s'était sans doute ligué avec Aymeri, le comte de Toulouse et les seigneurs de la province qui dans l'espérance de recouvrer leurs anciens domaines déclarèrent la guerre au roi (de France). Mais ils furent obligés de demander la paix et de se soumettre."12 Cette même année, Nuno Sanç décède sans descendance. Ses terres de Roussillon, Conflent, Cerdagne, reviennent tout naturellement à la couronne d'Aragon. En théorie les terres du Fenouillèdes aussi, mais il ne faut pas oublier qu'elles ont été confisquées par Louis VIII pour crime d'hérésie. L'imbroglio dont parlait R. Quehen se poursuit et va durer une bonne Montségurquinzaine d'années.

Cette rencontre de Narbonne entre le vicomte Pierre et le vicomte Aymeri a lieu le VI idus novembris13. J'ai pu trouver la copie du texte qui la relate, écrit bien sûr en latin. Chaque vicomte est entouré de plusieurs témoins qualifiés de milites qu'il faut traduire par chevaliers. Ceux qui accompagnent Petrus de Fenolleto se nomment: Arnaldi de Mosseto, Berengari de Ardena, Rogeri Catalani, Berengari de Juvaribus (qui serait Le Vivier), Otoni de Trilano, Hugueti de Karamanho, Seguri. de Petrapertusa14.

Ce 6 des ides de novembre 1242 est donc une date historique pour Caramany. On connait enfin de source sûre le nom complet du seigneur du lieu. Le fait qu'il fasse partie de la délégation représentant la vicomté est un signe certain qu'il fait partie des fidèles et laisse à penser qu'il y a déja quelques années qu'il est au service de son suzerain15. En 1229, lui même ou un des ses ascendants était déja aux côtés du vicomte. Si ce n'est pas Huguet qui a fait la campagne des Baléares, il y a de fortes chances par contre qu'il ait été présent lors de la chevauchée de 1240.

1243: Pierre de Fenouillet qui s'est retiré dans la maison du Temple du Mas Deu, près de Trouillas, décède. En 1262, les Inquisiteurs tenteront de prouver qu'avant sa mort, il a été visité par des bons hommes et a donc reçu le consolament des mourants. Ils ordonneront d'exhumer ses restes (si on peut les reconnaître) et de les jeter au feu.

1244: Montségur rend les armes. Le 16 mars, pour employer l'expression de J.L Gasc, "deux cent vingt torches vivantes éclairent de leurs cris le petit matin, dans la fumée noire qui monte...L'Eglise cathare de Montségur vient de disparaître"16. En effet, aucun bon chrétien n'a abjuré pour avoir la vie sauve. Dans les jours qui ont précédé le bûcher, plusieurs croyants ont même décidé de recevoir le "consolament" qui faisait d'eux des bons chrétiens... et les conduisait irrémédiablement dans les mains des Inquisiteurs.

Quéribus1255: Quéribus, le dernier château encore tenu par Chabert de Barbaira tombe aux mains des troupes du sénéchal de Carcassonne. Puilaurens était tombé en 1246 et Peyrepertuse avait été vendu par Nuno Sanç au roi de France en 1240. Que ce soit dans le comté de Toulouse, la vicomté de Carcassonne ou la vicomté de Fenouillet, il n'y a plus de place forte qui résiste.

1258: Traité de Corbeil. La vicomté de Fenouillet et Caramany sont rattachés au royaume de France.

1271: Au décès d'Alphonse de Poitiers, frère de Louis VIII, et de Jeanne de Toulouse, en l'absence d'héritiers, conformément au traité de Paris de 1229, le comté de Toulouse passe définitivement dans les mains de la couronne de France. Elle possède maintenant tout le Midi qui va former la grande province du Languedoc... dont Caramany ne sera qu'un petit rouage tout au bord de la frontière.

Par contre l'Inquisition poursuit sa traque. 

Notes:

  1.  A. De Pous. Le pays et la vicomté féodale de Fenollède, p 61
  2.  Martìn Alvira-Cabrer. Muret 1213, la batalla decisiva de la cruzada contra los càtaros. Orden de combato del ejército del Rey de Aragon.
  3. Michel Roquebert. L'épopée cathare. Tome 3, p 258
  4.  C'est l'écriture choisie par Agnès et Robert Vinas. La conquête de Majorque.
  5.  Michel Roquebert. L'épopée cathare. Tome 3, p 316
  6.  Michel Roquebert. L'épopée cathare. Tome 3, p 342
  7.  René Quéhen et Dominique Deltiens. Les châteaux cathares... et les autres. p 83
  8.  www.mediterranees.net : Moyen-Age/L'ordre du temple en Roussillon/Cathares et Templiers en Roussillon.
  9. Dom Claude de Vic et dom Vaissette. Histoire générale du Languedoc. Tome troisième, p 362.
  10.  A. De Pous. Le pays et la vicomté féodale de Fenollède, p 61
  11.  Michel Roquebert. Citadelles du vertige. p 103
  12.  Dom Claude de Vic et dom Vaissette. Histoire générale du Languedoc. Tome troisième, p 362.
  13.  Le 6 des ides de novembre. Histoire générale du Languedoc tome huitième Preuves: charte 356. Cela correspond au 8 novembre. Mais à l'époque on utilisait le calendrier julien, avec notre calendrier grégorien, il s'agit du 15 novembre.
  14.  Histoire générale du Languedoc tome huitième Preuves: charte 356
  15.  C'est ce qu'affirme B. Alart: Notices historiques sur les communes du Roussillon. 1868 p 37
  16.  Jean Louis Gasc. Les Cathares. Ed Trajectoire, 2006. p 348 

Sources:

  • Les sources seront indiquées à la fin de la quatrième partie. 

Photos:

1: Armoiries de la famille de Fenouillet

2: Armoiries de la famille Trencavel, vicomtes de Carcassonne, Albi et Béziers

3: Jacques 1er d'Aragon surnommé Jacques le conquérant, fils de Pierre II

4: Armoiries des comtes de Toulouse, la dynastie des Raymond de Saint Gilles (Raimond en occitan)

5: Montségur: château actuel construit après la Croisade. (source Wikipédia)

6: Quéribus: le château actuel, renforcé après la Croisade pour devenir forteresse royale française. (source Wikipédia)