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Un document précieux: la carte de Cassini

Sur la demande de Louis XV, César-François Cassini de Thury, (1714–1784) représentant de la troisième génération d’une lignée de géographes italiens venue s’installer en France, se lance dans la réalisation d’une carte de France, entreprise encore jamais réalisée sur l’ensemble du territoire.
Il se donne comme objectifs « de mesurer les distances par triangulation et assurer ainsi le positionnement des lieux, de mesurer le Royaume, c'est-à-dire déterminer le nombre innombrable de bourgs, villes et villages semés dans toute son étendue, enfin de représenter ce qui est immuable dans le paysage ».

Il recrute et forme des ingénieurs puis le travail de relevés commence en 1750 pour se terminer en 1790.
La carte se présentera sous la forme de 180 feuilles dont la plupart auront un format de 104cm sur 73cm, l’échelle étant de 1/86400ème.
Ces feuilles seront éditées au fur et à mesure des travaux à partir de 1757 et jusqu’en 1815. C’est le fils de César François, Jean Dominique, comte de Cassini qui mènera à bien la fin des travaux.

Louis XV décédé en 1774 n'aura donc pas vu l'ensemble de cette formidable réalisation.

Que nous apprend la carte de Cassini sur Caramany ?

Extrair de la carte de CassiniAvertissement : Les renseignements qui y sont portés semblent fiables, puisque l’on sait que les ingénieurs avaient mission de se rendre sur le terrain pour d’une part effectuer 300 relevés au moyen de la triangulation par feuille et d’autre part dessiner à vue, en se portant sur des points élevés, le reste des reliefs (collines rivières, végétation..). Il fallait aussi qu’ils se mettent en relation avec les notables de chaque paroisse, seigneurs et curés, pour être précis sur la toponymie, c'est-à-dire les noms de lieux. Peu de choses pouvaient donc leur échapper.
La carte représente l’état des lieux au moment de leur passage, c'est-à-dire entre 1756 (les six premières années, seules les cartes de Paris et de Beauvais ont été dressées) et 1790.
Il y a peu de chances qu’ils aient commencé par les provinces les plus lointaines, mais l’incertitude sur la date de leur passage est quand même d’une trentaine d’années.

  1. L’orthographe employée en cette fin du XVIIIème siècle est bien CARAMAING. Nous la retrouvons dans quasiment tous les textes de cette époque. Par contre notre rivière (R) s’appelle "LA GLY". Est-ce l’orthographe en vigueur ou une transcription hasardeuse sur la base d’une information orale?
  2. Caramaing est une paroisse comprenant un château. C’était déjà le cas depuis au moins le XIIIème siècle.
  3. Détail intéressant : la carte mentionne le site de l’Horte. Si l’on fait référence à la légende de la carte, l’écriture en italique sert à nommer les hameaux et le fait de dessiner les constructions penchées signifient qu’elles sont en ruines.
    Nous savons depuis les fouilles archéologiques menées lors de la construction du barrage, que le site de l’Horte a été utilisé comme lieu d’implantation d’un premier village. Il faut en déduire que les ruines présentes à ce moment là étaient relativement importantes, en tout cas assez pour que les ingénieurs de Cassini les mentionnent comme hameau et non grange ou ferme comme l’on voit par ailleurs. On ne peut également que constater que ces ruines ont disparu peu à peu.
  4. Le moulin à vent situé au pied de Mont Redon n’est pas signalé. Compte tenu de l’avertissement en préambule, il est difficile de croire que c’est un oubli, la moindre construction, même plus petite comme les oratoires, les fourches de justice étant relevée. Il ne devait donc pas être construit au moment du passage des ingénieurs.
    Par contre, trois moulins à eau sont répertoriés : celui du Jonquié sur "LA GLY", et deux autres sur la Becède. Nous connaissons le plus en aval, entre le village et la cave coopérative, mais l’existence du troisième est à ma connaissance une nouveauté. Où était-il situé ? Existe-t-il dans les jardins actuels des vestiges ? La recherche est lancée.
  5. LA GLY" était déjà franchie à cette époque par un pont …ou une passerelle qui semble se situer au niveau de l’ancien pont rose, lieu de passage privilégié et d’implantation humaine aux diverses périodes de l’histoire. A remarquer que les anciennes bergeries, appartenant à l’époque au seigneur du lieu, n’étaient pas encore construites. Elles n’auraient pas non plus échappé à l’œil exercé des ingénieurs.
  6. La carte est peu précise sur la végétation ; pas de cultures particulières dessinées, seule la forêt est présente. Les voies de communication ne sont pas non plus dessinées, Cassini estimant que cet élément manque de stabilité.