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Le silence des statues

Saint EtienneSi vous venez un jour visiter l’église de Caramany, vous pourrez y découvrir entre autres mobiliers un majestueux maître autel du XVIIIème composé de neuf variétés de marbre, une statue reliquaire de la même époque ou une chaise de procession dite « Cadireta » du XVIIème. Mais ce qui est notable, c’est la présence en nombre de statues qui semblent vous observer en silence.

 Certes elles sont de facture récente, de style Saint Sulpicien certainement, mais c’est le choix de leur patronage qui est éloquent sur la vie du village.

Sainte CatherineAinsi, le Patron de l’Eglise, Saint Etienne y est évoqué à trois reprises : par une statue à gauche du chœur, sur un vitrail à droite du chœur et par une relique au dessus des fonds baptismaux. A quoi reconnaît-on Saint Etienne ? Il a les traits d’un jeune diacre et des pierres gisent à ses pieds. Elles représentent son martyr, puisqu’il est mort lapidé en âge précoce. Saint Etienne est le protecteur des enfants. On pourrait donc supposer que la sagesse populaire a choisi son patronage pour préserver le village de perte d’enfants en bas-âge. On peut d’ailleurs observer dans l’église d’autres représentations en faveur de la protection enfantine sur un vitrail et sous un support de statue.

Concomitamment, se trouve un témoignage du parrainage des jeunes filles, en la statue de Saint Catherine d’Alexandrie. C’était une princesse égyptienne érudite qui soutint ses idées religieuses contre cinquante philosophes et refusa de se marier.

Saint RochAinsi, elle est représentée un livre à la main et une roue hérissée à ses cotés, l’instrument de son supplice. Il est fort probable ici aussi qu’elle ait été choisie pour invoquer la protection de la jeunesse et des parturientes.

Un autre personnage que l’on retrouve de façon récurrente dans l’église est Saint Roch. Et pour cause, c’est le saint protecteur du village. Ici aussi, on peut supposer que son choix n’est pas innocent. Saint Roch est reconnaissable à sa cape de pèlerin ornée de coquilles saint Jacques, à son genou découvert sur une blessure et à la présence d’un chien. La légende raconte qu’en revenant d’un pèlerinage à Rome, Roch soigna des pestiférés et en fut lui-même atteint. D’où la représentation de son genou atteint d’un bubon de peste. S’étant retiré dans un bois, c’est un chien qui lui apporta de quoi survivre. Et Saint Roch est invoqué contre la peste. De fait, Caramany aurait été touché par l’épidémie au Moyen-âge. Mais une autre raison saute aux yeux ou plutôt aux oreilles : Caramany signifie étymologiquement Grand Rocher. Par l’homonymie, on comprend mieux du coup le choix de Saint Roch.

Toutes les statues racontent une histoire et il serait difficile de les illustrer toutes, elles sont nombreuses. C’est arbitraire bien sûr, mais décrivons-en juste quelques unes.

Saint SébastienPar exemple, Saint Sébastien. Sa statue représente un robuste athlète dénudé, attaché à un tronc d’arbre et transpercé de flèches. C’était un centurion sous l’empereur Dioclétien qui se convertit à la foi chrétienne. C’est pourquoi on remarque à ses pieds un casque. Lui aussi est invoqué pour conjurer la peste. La quasi-nudité pourrait sembler insolite dans un lieu de culte. Mais il semble représenter la bonne santé et la force des travaux physiques.


Saint FrançoisAutre statue qui soulève souvent des interrogations, c’est Saint François d’Assise. Habillé en robe de bure et ceinturé d’une corde à trois nœuds, il porte la tenue typique de l’ordre franciscain, dont il est bien sûr le fondateur.

C’est la tête de mort à ses pieds qui interpelle les curiosités: François était le fils d’un riche marchand et, après une jeunesse dissolue, il devint ermite, s’isola en parlant aux oiseaux et renonça aux vanités de la vie. Or, dans les arts graphiques, une vanité est une œuvre représentant la fragilité des choses matérielles sous la forme d’une tête de mort. Ce symbole est donc là pour inviter à l’humilité.

Autre statue qu’on pourrait ne pas remarquer tant elle est sobre, c’est Sainte Thérèse, vêtue simplement de blanc et de noir en enserrant des roses et une croix.

Sainte ThérèseThérèse de Lisieux fut canonisée au XIXème siècle, donc très récemment, et son histoire est de fait moins épique que ses coreligionnaires. Elle est en général souvent représentée dans les églises pour indiquer une ouverture vers le monde puisqu’elle est la sainte patronne des missions.

Voila donc une sommaire description de l’iconographie de l’Eglise Saint Etienne de Caramany. Mais l’immobilité des statues tait encore tant d’histoires.

On ne peut donc que vous encourager, si vous ne les connaissez pas encore, à venir les découvrir.

 

sources:

  • Histoire des saints tirée de: « La légende de dorée » de Jacques de Voragine


Dessins:

  • Au crayon  par Occhi (Ces dessins sont disponibles en grand format dans la galerie photo du site)