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Gloria n'a pas épargné Caramany.

 Cet article revient sur le passage de la tempête « Gloria » dans la région de Caramany.

1) Retour sur les évènements

Le mercredi 22 janvier 2020 à 15 heures, Météo France plaçait l'Aude en vigilance absolue (rouge) pour les crues et l'Agly en vigilance orange. En parallèle, « Gloria » qui avait déjà fait trois victimes en Espagne frappait notre département, soumis quant à lui, à un niveau d'alerte maximal.

carte vigicrue

Pendant que la vallée de l'Aude subissait déjà une importante montée des eaux, le débit de l'Agly, qui prend sa source à Bugarach, commençait à enfler au point que dans la nuit de mercredi à jeudi, Vigicrue a placé notre fleuve côtier en alerte rouge.

Durant ce temps, on enregistrait déjà une hausse importante des eaux à Latour de France (image ci-contre) et les premières inondations apparaissaient en aval de Rivesaltes, alors que de nouvelles pluies s'abattaient. Les pouvoirs publics avaient déjà engagé l'évacuation de la zone commerciale de Claira où une partie des espaces publics était immergée. Dès le début de l'après-midi du mercredi 22, la côte d'alerte de l'Agly (6.68m) est dépassée, elle atteindra un pic à 7m45.


On a enregistré en 72 heures des précipitations hors norme : Perpignan frôle les 100 mm (équivalant à 3 mois de précipitation), 157 mm à Banyuls, 203 mm à Eus (soit plus de 6 mois de précipitations) et enfin 426 mm à Arles sur Tech ! A Saint Paul de Fenouillet, il tombe jusqu'à 25.9 mm d'eau en une heure, soit plus de trois fois ce que les météorologues considèrent généralement comme une forte pluie (8 mm). Image ci-contre : L'eau s'engouffre sous les vestiges du vieux pont, dit « pont romain » à la Clue de la Fou.

Depuis la tempête de janvier 1982, on n'avait rien vu de tel. Dés le mardi 19h, plus de 200 foyers n'avaient plus d'électricité (Maureillas – Céret - Le Boulou) avec un pic de plus de 5000 foyers atteint au plus fort de la tempête dans l'ensemble du département.

En plus de la pluie, la neige était également de la partie comme, par exemple, au Boulou ou plus de 1700 camions attendaient les opérations de déneigement pour pouvoir franchir la frontière. Les chiffres communiqués alors à la presse par la préfecture sont édifiants : 390 sapeurs-pompiers étaient engagés dès le mardi, 35 militaires de la Sécurité civile aidés par 100 militaires qui venaient de départements voisins, 40 gendarmes sur le terrain et 140 placés en pré-alerte.

Sur le littoral, soumis à des rafales de vent marin frôlant les 100km/h déferlaient des vagues atteignant 7 m de haut. Les zones de montagne étaient également touchées avec de fortes chutes de neige attendues sur le Canigou et dans le Capcir Canigou et le Haut-Conflent, ce qui força des stations de ski à fermer. Ainsi jeudi matin, on enregistrait 1,75 mètre de neige tombée sur la station du Canigou située à 2160 m d'altitude. Bien plus bas, on enregistrait en moyenne 30 cm de neige à Sournia, Céret ou Sahorre.

Je cesse ces énumérations de chiffres qui suffisent déjà pour se faire une idée de la violence de cette tempête qui, on peut s'en réjouir, n'aura pas fait de victime humaine dans les Pyrénées-Orientales.

2 La Tempête en images

Les photographies de cette rubrique ont été réalisées et nous ont été transmises par Gérard Bergès que nous remercions.

  • 21-01-2020 : Sous le viaduc d'Ansignan l'eau dévale à vive allure.

  • -21-01-2020 : Le ciel commence à être bien tourmenté sur Caramany.

  • 22-01-2020 : Quand le col de Bélesta prend des allures de col de montagne.

  • 22-01-2020 : Montée inexorable des eaux sur la retenue du barrage de Caramany.

  • 22-01-2020 : Les vignes ont les pieds dans l'eau.

  • 23-01-2020 : Le niveau d'eau du Barrage est à son maximum.

  • 23-01-2020 : Les bois charriés par la crue s'accumulent au niveau du Mas d'Ansignan.

  • 23-01-2020 : La tour de prise d'eau du barrage (encart) est submergée.

  • 23-01-2020 : Le déversoir du Barrage joue son rôle.

  • 23-01-2020 : Des masses d'eau impressionnantes déferlent du déversoir.

En vidéo, c'est encore plus impressionnant :

3 ) Bilan du passage de Gloria

Un an après le passage de la tempête, l'heure était au bilan. Je donne ici quelques chiffres non exhaustifs.
Les dégâts ont été globalement évalués à plus de 40 millions d'euros. Un grand nombre de routes ont été endommagées, comme ici à proximité de Caramany ou ce ne fut qu'un éboulement. (image ci-contre), mais dans d'autres endroits ce furent les fondations de certains ponts qui ont été déchaussées.

De longs travaux de déblaiement et de nettoyage ont dû être entrepris dans les plus brefs délais après le passage de Gloria. Une fois les constats effectués, un grand nombre de communes ne disposait pas des budgets nécessaires pour les réparations. Dans bien des cas, les travaux à engager dépassaient amplement le budget total des communes concernées.
Pour l'ensemble des voiries communales, le coût avoisinait les 7 millions d'euros et devait donc faire appel à des subventions. Les pistes DFCI si importantes dans notre région où les incendies menacent chaque été ont nécessité 1.4 million d'euros de remise en état. Près d'une quarantaine de communes ont été obligées de réparer leur réseau d'eau potable.
Les dommages n'ont enfin pas épargné les agriculteurs puisque les dégâts subis ont été évalués à près de 9 millions d'euros, plus de 100 hectares se sont retrouvés noyés et trente-cinq agriculteurs ont perdu leurs récoltes.
Rumeurs : On peut noter que des rumeurs faisant état de lâchers d'eau « sauvages » au niveau du barrage de Caramany auraient été la cause de ces inondations dans la plaine. Il n'en était rien et les autorités ont promptement réagi pour rétablir la vérité avec un démenti formel. Ainsi, Hermeline Malherbe est « montée au créneau » pour déclarer : «Ce sont des fake news. Que l'on arrête de véhiculer ces bêtises. C'est une insulte à tous les agents et tous les acteurs qui se mobilisent et œuvrent sur le terrain".
On se tromperait assez peu si on disait, à l'aune de cette anecdote, que les « fake-news » ont une fâcheuse tendance à être aussi rapides que la montée des eaux en temps de crue. 

 

Sources :

  • Photographies : Gerard Bergès - (sauf mention)
  • Chiffres et textes : France Bleu Roussillon – François David / Actu Occitanie – Quentin Marais / Radio France – Fred Liénard .