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Rencontre avec la flore carmagnole

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Publié le: 12/04/2021
Auteur: Marie-Ange Chauveau

 Sur le territoire carmagnol, du fait de la diversité géologique, on retrouve deux types de formations, particulières au climat méditerranéen :

• La garrigue, (du celtique « gar » = rocher ) qui est une formation végétale plus ou moins « ouverte » généralement sur sol calcaire.
• Le maquis qui est une formation végétale, généralement plus arbustive sur sol acide.


Nous allons les découvrir, grâce à une vingtaine de personnes appartenant à l'association « SMBCN » qui ont effectué une prospection printanière dans la garrigue des alentours de Caramany. Plus de 8 km parcourus sur des terrains variés, en alternance acides ou calcaires, leur ont permis d'effectuer des relevés riches en diversité.


Ci-dessous (en bleu) l'itinéraire emprunté : (établi à partir de la carte IGN originale)

 

Les milieux présents sur la zone sont :


1) Les milieux ouverts :

La garrigue = sol calcaire.

Ils se caractérisent par des milieux pierreux, arides, où la roche affleure. La formation végétale y est clairsemée. Elle est composée de buissons bas, épineux « argelas »1 résistant à la sècheresse.

Les espèces les plus communes y sont :

  • Les plantes aromatiques (thym, romarin).
  • Cistes, asperge sauvage.
  • Genévrier cade et genévrier de Phénicie.
  • Chêne kermès.
  • Buplèvre ligneux.
  • Ajonc, genêt scorpion...


Au printemps, dans ce milieu ouvert apparaissent des fleurs multicolores :

  • Astragale.
  • Aphyllanthe de Montpellier
  • Dorycnium.
  • Tulipe.
  • Iris...

Ainsi que des plantes aromatiques.

 

2) Les milieux semi-forestiers :

Sol acide.

Ils occupent également le territoire carmagnol.

Ce sont des formations végétales plus hautes que la précédente, avec un enchevêtrement d'arbustes, de broussailles impénétrables, de ronces de « bartas » (terme utilisé localement) et ces milieux dits « fermés » ou « semi-fermés » sont particulièrement impénétrables.
Beaucoup d'espèces végétales, notamment les méditerranéennes, sont communes à ces deux milieux :

  • Chêne vert et chêne kermès.
  • Genévrier cade, prunelier.
  • Pistachier lentisque et térébinthe
  • Nerprun alaterne.
  • Cistes.
  • Lianes = Chèvrefeuille, salsepareille, ronces.
  • Corroyère ou redoul2 (très toxique) 

On notera que le maquis acide détient des espèces spécifiques ; comme la bruyère arborescente.

Ici encore, le printemps apporte une flore odorante et colorée, mais difficile à approcher, tant ce rempart végétal est hostile. De façon éphémère, au printemps, ces espèces agrémentent le cortège végétal courant et constant de notre territoire carmagnol.

Ci-dessous, je vous propose une courte sélection de plantes qui vous donne un avant-goût de nos particularités végétales et vous invite à visiter le diaporama, riche et bien documenté, disponible sur le site de l'association « SMBCN » en cliquant "ICI" .

 

Fleur de baguenaudier. Arbrisseau de 2 à 3 m. (Photo : ©Martine Langlais)

 

Fleur d'amelanchier. Arbrisseau de 1 à 3 m. (Photo: ©Serge Peyre)

 

Nombril de Vénus commun. Plante de 10 à 60 cm. (Photo : ©Serge Peyre)

 

Lentisque. Arbrisseau de 1 à 3m. (Photo : ©Serge Peyre)

 

Lavande à toupet. Sous-arbrisseau de 30 à 60 cm. (Photo : ©Serge Peyre)

 

Iris des garrigues. Plante vivace de 10-30cm. (Photo : ©Serge Peyre)

 

Euphorbe de Nice. Plante vivace de 20-60cm. (Photo : ©Serge Peyre)

 

Corbeille d'argent épineuse. Plante ligneuse formant un buisson épineux de 10 à 40 cm. (Photo : ©Serge Peyre)

 

Centaurea benedicta (chardon béni). Plante annuelle. (Photo : ©Martine Langlais)

 

Cytise à feuilles sessiles. Arbrisseau de 1 à 2 m. (Photo : ©Serge Peyre)

 

Sources :

Texte : Marie-Ange Chauveau.
Documentation et images : SMBCN (Société Mycologique &Botanique de Catalogne Nord.)
Site internet de l'association : http://smbcn.free.fr/cadres.html


Notes :

1 Argelas : de l'arabe « al gaulaq » signifiant « ajoncs ». Argilax en latin médiéval (1308)


2 La corroyère contient des tanins et de la coriamyrtine, une lactone qui peut donner des convulsions en cas d'ingestion accidentelle et plus particulièrement celle de ses fruits à l'aspect attractif. Après l'ingestion de ces derniers, les symptômes (qui rappellent ceux observés avec la strychnine) peuvent apparaître de 30 minutes à six heures. Il faut donc considérer cette plante comme très toxique et même potentiellement mortelle.