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Les années en 5: de 1895 à 1995

 

1895 : La commune a besoin d'un bureau de Poste.

date : le 7 juin

maire : Nicolas Dabat

Le 1er bureau des Postes« M. le Maire rappelle au conseil la délibération prise le 16 mai 1892 par laquelle le conseil municipal exposait que la commune de Caramany à cause de son éloignement des bureaux de poste voisins, était mal desservie au point de vue du service postal; que les correspondances mettaient trop de temps à nous arriver et celles qu'on expédiait mettaient aussi trop de temps à parvenir à leur destination, et surtout quand ces correspondances d’arrivée et de départ étaient destinées à l'arrondissement de Prades.

Depuis la situation n'a pas changé et le commerce de la localité qui par suite de la reconstitution des vignobles devient chaque jour plus actif, souffre de cet état de choses. Ce qui prouve cet heureux accroissement du commerce, c'est que le nombre de patentables s'est considérablement augmenté depuis 1892. Comme palliatif, le conseil municipal a bien créé, avec le bienveillant concours du conseil général et de l’État, un bureau télégraphique mais cette création malgré son utilité ne suffit pas au commerce local »

A la suite de ces arguments, le Conseil, à l'unanimité, demande une nouvelle fois la création d'un bureau de Poste.

Remarque : son souhait ne sera exaucé qu'une dizaine d'années plus tard.

1905 : Qui veut acquérir les feuilles de mûrier ?

date : le 31 mars

maire : Nicolas Dabat

Le Maire souhaite créer des ressources nouvelles pour la commune et ce soir-là, il propose au conseil de mettre à l'adjudication la feuille des mûriers du chemin vicinal dit de Caramany à Lansac pour une période de trois ans.

Le conseil approuve et fixe la mise à prix à trente francs.

Au delà de son intérêt sur le plan budgétaire, cette délibération confirme que Caramany est une commune où l'on pratique l'élevage des vers à soie, suffisamment pour que le conseil décide de tirer profit des mûriers qu'il possède.

Le 16 avril, on peut lire dans le procès-verbal d'adjudication :

« Il a été allumé un premier feu au cours duquel M. Canredon Pierre a offert trente trois francs. Personne plus n'ayant couvert cette offre, le sieur Canredon Pierre, sériciculteur à Caramany, ayant été le plus offrant enchérisseur, nous lui avons adjugé pour trois ans la ferme de la feuille des mûriers... »

remarque : C'est en 1905 que M. Canredon prendra se retraite d'instituteur. Il ne serait pas étonnant, qu'en tant que secrétaire de mairie, il ait suggéré cette idée d'adjudication à Nicolas Dabat, sachant qu'il souhaitait développer son activité de sériciculteur. Voir rubrique anecdotes « l'instituteur sériciculteur »

1915 : La guerre est bien là.

date : 13 juillet

maire : Paul Gély-Fort qui a été mobilisé. Il est remplacé par Jean-Baptiste Estève, faisant fonction.

En cette année 1915, les pages du registre sont bien vides. Et pour cause: sur les 12 membres du Conseil municipal, 10 ont été mobilisés. Théoriquement, il ne devrait rester au village que Olivier Lacourt et Jean-Baptiste Estève qui en tant que plus âgé (il est né en 1849)  fait fonction de maire. Mais de fait Justin Lacourt, adjoint, et François Bourdanel, tous deux partis en août 1914 conformément à l'ordre de mobilisation générale participent aux réunions, le premier parce qu'il a été renvoyé dans ses foyers le 1er octobre 1914, le deuxième parce qu'il est placé temporairement en congé de maladie le 15 février 1915. Mais même à quatre, les élus devaient se sentir bien seuls. Ils assurent le minimum, en particulier l'état civil et se réunissent par deux fois. Une première fois, en mai, pour voter le compte administratif et le budget sans lesquels la commune ne pourrait fonctionner et une deuxième fois le 13 juillet pour renouveler le bail à ferme des boues et immondices (relire l’article « Caramany en 1900 » rubrique anecdotes). Les deux réunions commencent par la formule suivante « Se sont réunis …. qui vu que les huit autres conseillers étant mobilisés peuvent délibérer »

Ont par ailleurs été mobilisés, Paul Gély-Fort, Michel Pratx, Joseph Caillens Roch, Jean Estèbe, Jean Bascou (mort au combat le 25 septembre 1915), Pierre Dimon, Justin Lajou, Jules Montferrand.

1925 : L'horloge a besoin d'une bonne réparation.

date : le 25 février à huit heures du soir

maire : Paul Gély-Fort

Si, de nos jours, l’heure s'affiche partout, dans chaque pièce de la maison, sur la télévision, le téléphone, dans la voiture, etc, c'était loin d'être le cas en 1925 et cette délibération montre l'importance primordiale qu'avait l'horloge et justifie, si besoin en était, la nécessité de doter l'église d'un clocher, comme l'avaient voulu les Carmagnols en 1845.

« M. le Maire expose à l'assemblée que la marche de l'horloge est défectueuse et qu'il en résulte un sérieuse perturbation dans la vie locale et en particulier dans la distribution des eaux d'irrigation des canaux de la Salle et de l'Horte. De l’avis d'un homme de l'art, les réparations coûteraient mille francs.

Le conseil, considérant que la bonne marche de l'horloge est, pour la commune, une nécessité autorise M le Maire à faire exécuter d'urgence les réparations nécessaires. »

1935 : Rendez nous le poste d'institutrice !

date : le 6 juin à vingt heures

maire : Paul Gély-Fort, chevalier de la légion d'honneur

1932Le moins que l'on puisse dire, c'est que les élus sont conscients du rôle fondamental que joue l'école publique.

« M le Maire expose au conseil que depuis toujours la commune de Caramany était dotée d'une école de garçons et d'une école de filles, dirigées respectivement par un Instituteur et une Institutrice, et que la population profondément attachée aux institutions démocratiques et soucieuse du bien être des enfants, et aussi du Corps enseignant, s'est imposée un énorme sacrifice en poursuivant et réalisant l'agrandissement et l’aménagement du groupe scolaire qui a été complètement terminé au cours de l'année dernière. Or, c'est justement ce moment-là que l'autorité supérieure a choisi pour procéder à la suppression de l'école des filles et créer une école mixte (garçons et filles) dirigée par un Instituteur. La population a vu cette suppression avec amertume et dans sa foi démocratique, n'a pas compris qu’un gouvernement, sans avoir consulté les autorités locales, sans avoir demandé l'avis des services départementaux compétents, ait pu prendre une décision pareille. On se plaint de l'exode des ruraux pour la ville, on parle sans cesse du retour à la terre, pense-t-on qu'avec des mesures pareilles on y parviendra? On va à l'encontre du but poursuivi, et de plus on favorise l'enseignement libre.

L'effectif scolaire est actuellement de 47 élèves, garçons et filles ; au mois d'octobre il y aura de nouvelles rentrées, pense t-on qu’un instituteur ou institutrice puisse, malgré son zèle s'occuper utilement de tout ce contingent divisé en 3 ou 4 cours ?

Les jeunes enfants passent leurs 3 heures de classe piteusement assis sur leur banc sans que le maître ait le temps de s'occuper d'eux, et les parents ne sont pas du tout satisfaits. Une autre considération est primordiale, c'est que la salle d'école est maintenant insuffisante : les bancs sont serrés jusqu'au bureau du maître sans intervalle suffisant pour le passage et arrivant, à le toucher, jusqu'au poêle du chauffage. Il ose croire que tout cela n'a pas échappé à la vigilance de M.M. Les Inspecteurs. Pour toute ces raisons il propose au Conseil de demander à l’autorité compétente de vouloir bien, pour la rentrée des classes en octobre, que soit rétabli le poste d'Institutrice dans la commune de Caramany. »

Le vote se fait bien sûr à l'unanimité.

Remarque : Le rédacteur du compte-rendu de séance (certainement l'instituteur, secrétaire de mairie) en rajoute un peu en affirmant que Caramany a depuis toujours une école de garçons et une école de filles. Une classe pour les garçons a ouvert en 1833, on a construit le bâtiment mairie avec une classe vers 1865 et l'école de filles a été construite bien plus tard, vers 1880. C'est juste une petite « erreur »pour renforcer la demande.

1945 : Épuration en France

date: le 11 juillet, à huit heures du soir

maire : Éloi Tresseres

Le maréchal pétainA noter : Epuration en France, c'est ainsi qu'est référencé dans la marge le vœu que le Conseil municipal, récemment élu, a voté ce soir là. Libérée en 1944, la France avait de nombreuses choses à régler en ces lendemains de guerre, et parmi celles-ci, la situation de l'ancien chef de l’État français, Philippe Pétain, maréchal de France.

« Le conseil municipal de la commune de Caramany réuni à huit heures du soir à la salle de la mairie, émet le vœu suivant :

Au lendemain de la victoire, le conseil municipal de la commune de Caramany, soucieux de voir poursuivre sans faiblesse et sans complaisance l'épuration en France,

Considérant que cette épuration doit être accélérée notamment contre les inspirateurs et les chefs de la Collaboration,

Considérant que le rétablissement de la moralité publique exige qu'ils soient les premiers et les plus lourdement frappés,

En conséquence et après en avoir délibéré, il demande qu'en premier lieu, l'usurpateur Pétain soit jugé sans délai par la Haute Cour de Justice et reçoive le châtiment que mérite ses actes. »

Ont signés : Tresseres (Eloi), Caillens (Clément), Vidal (Marcel), Asther (Marcelin), Laforgue (Amédée), Delonca (Norbert), Vignaud (Albert), Grieu (joseph), Fons (Pierre). Manque la signature de Saly Robert.

1955 : Une demande bien singulière

date : le 15 juin

maire : Clément Caillens

Le ruisseau en 1920Le gros sujet de cette réunion du conseil municipal a porté sur l'adhésion à un futur syndicat intercommunal scolaire pour permettre les études au collège. La question diverse qui a été abordée ensuite paraît anachronique tant elle aurait trouvé sa place dans les décennies précédentes. Et pourtant elle intervient bien en 1955, à une époque où l'on travaille à la réalisation du réseau d'égouts. Même si elle est brève, elle est parlante sur les habitudes de vie et d'hygiène qui avaient cours jusqu'à cette époque ; jugez en plutôt.

« M. le Maire transmet au Conseil une demande des habitants du quartier du Ruisseau qui se plaignent que par suite de la sécheresse, l'eau ne coule plus suffisamment pour emporter les ordures qui de ce fait s'accumulent et dégagent des odeurs désagréables et sont un risque d'épidémie.

Le conseil décide de faire procéder au nettoyage de cette partie du village. »

1965 : Les municipales avant les présidentielles.

date : 19 mars à vingt heures

maire : Clément Caillens

Les élections municipales ont eu lieu le 14 mars 1965. C'est donc l'équipe élue qui se réunit en ce 19 mars. Elle se compose des conseillers suivants selon l'ordre du tableau :

Caillens Clément, Fabre Gérard, Foussat Henri, Bascou Jean, Aubert Joseph, Bergès Hervé, Caillens Gervais, Grieu René, Dauriach André, Calvet Augustin, Vidal Marcel.

Le nouveau conseil est installé par le maire en place Clément Caillens qui en tant que doyen d'âge, garde la présidence de l'assemblée pour faire élire le maire et l'adjoint. Clément Caillens est élu maire et Marcel Vidal adjoint, tous les deux avec 10 voix et un bulletin blanc.

La nouvelle équipe, plutôt jeune et, comme on peut le constater, encore uniquement masculine, peut se mettre au travail.

Remarque : Avec la disparition d'André Dauriach en ce début d'année 2015, il ne reste de cette équipe que deux de ses membres : Henri Foussat et Hervé Bergès.

1975 : Bientôt la 3 ème chaîne de télévision !

Date : 13 octobre

maire : Eloi Tresseres

M le Maire informe l'assemblée que l'ORTF vient d'accorder à la commune l'autorisation d'installer la troisième chaîne sur le relais déjà en place depuis 1972. 8 600 francs sont disponibles sur le fonds d'équipement des collectivités locales.

Le 4 décembre, le conseil est informé du montant des travaux, 25 000 francs. Le conseil décide de demander à Monsieur le préfet l'autorisation de faire installer cette troisième chaîne ainsi que l'attribution à la commune d'une subvention la plus élevée possible.

Remarque : Déjà, à cette époque, les téléspectateurs se disent qu'ils ne vont plus savoir quoi regarder. Et dire que 40 ans plus tard nous en sommes à 25, sans compter les chaînes catalanes ou espagnoles !

1985 : Plaques de rues et numérotation des maisons

Date : 7 décembre

maire : Edgar Ubert

La rue de l'égliseMême si elle n'ose pas le dire encore, l'administration des Postes et Télécommunications, qui a succédé aux PTT, Postes, Télégraphes, Téléphones, sait bien qu'un jour ou l'autre, les petites communes n'auront plus de facteur à domicile. Pour faciliter la distribution à des facteurs non résidents au village, elle propose aux communes de financer la numérotation des maisons et de baptiser les rues. Difficile de dire non.

Toutefois plutôt que d'accepter la livraison des fameuse plaques bleues que l'on voit dans toutes les villes, le conseil décide de faire un choix de plaques plus adapté au caractère ancien du village et de prendre en charge la différence de coût. C'est une bonne décision adoptée à l'unanimité.

1995 : Un projet en plusieurs étapes, l'effacement des réseaux

Date : 14 septembre et 18 octobre

maire : Edgar Ubert

Le 14 septembre, le conseil municipal confie à la DDE (direction départementale de l'équipement) la mission d'assurer l'étude et la direction du projet « effacement des réseaux » d'une part aux abords de l'église (2ème tranche) et d'autre part dans la traversée du village côté Bélesta.

Le 19 octobre M. le Maire présente le projet qui s'élève à 190 000 francs. L'assemblée l'adopte et décide de prendre les financements sur les fonds propres.

 

 

Source :

  • Archives municipales – registres de délibérations

Photos :

1: Le premier bureau des Postes: exposition "Mémoires d'un village"

2: Les élèves en 1932: exposition "Mémoires d'un village"

3: Le maréchal Pétain, ex-chef de l'Etat français, wikipédia

4 et miniature: L'état du ruisseau vers 1920: archives personnelles

5: La rue de l'église  de nos jours - cliché Sébastien Sales