Nous vous recommandons quelques sites voisins.

Visitez-les !

Nouveauté sur le site :

Galerie de photos

Caramany dans la presse régionale et nationale-4

 

Des Carmagnols méritants

De tout temps, les monarques pour distinguer leurs fidèles sujets ou la République pour honorer ses citoyens, ont créé des distinctions honorifiques. On les définit aujourd'hui comme « une récompense à des personnes en reconnaissance de leurs mérites personnels et professionnels pour la défense d'une cause, au service d'une collectivité ou dans des domaines particuliers ».

Aux mots de décorations ou de médaillés, nous associons souvent des images de cérémonies militaires qui récompensent des faits de courage.

Mais il existe autant de distinctions liées au mérite civil. Civiles ou militaires, elles sont classées par ordre d'importance de la manière suivante : les Ordres nationaux, les Ordres ministériels, les médailles d'honneur.

J'ai été surpris du nombre de Carmagnols mis à l'honneur dans le cadre civil 2 sur le demi-siècle couvert par les archives de la presse qui ne vont guère plus loin que les années 1950. Leur modestie a certainement fait que l'information est restée au sein de la famille et des cercles proches puis a disparu en même temps qu'eux. Puisqu'ils ont contribué à écrire l'Histoire de notre village, rappeler leurs noms est aussi une manière de leur rendre hommage.

Gardons quand même en mémoire que cette liste n'est certainement pas complète ; elle est établie à partir des vieux journaux conservés à la Bibliothèque nationale de France. Il est possible que d’autres Carmagnols aient été distingués durant cette période et que les documents les mentionnant soient perdus ou conservés dans d'autres fonds d’archives.

N'oublions pas non plus que pour être distingué, il faut qu'une demande de reconnaissance soit faite par une autorité et un dossier constitué. On peut donc être aussi méritant qu'un autre et ne jamais être distingué, ce qui n'enlève rien au mérite personnel, bien plus important que le fait d'arborer une décoration.

Respectons donc l'ordre protocolaire et faisons connaissance avec ces Carmagnols remarqués. 

Les Ordres nationaux

Il en existe deux : l'Ordre de la Légion d'Honneur créé en 1802 par Napoléon Bonaparte et l'Ordre national du Mérite créé par le général De Gaulle en 1963.

Lorsque Pierre Canredon, longtemps instituteur, s'éteint le 4 mai 1921, son décès est déclaré en mairie par son fils aîné Augustin, officier en retraite, 47 ans, chevalier de la Légion d'honneur et son gendre Emile Vaysse, officier retraité, médaille militaire.

Par décret du 20 mars 1934, Paul Gély-Fort, maire de Caramany, conseiller d'arrondissement est nommé chevalier de la Légion d'honneur en récompense de 37 ans de fonctions électives et 7 ans de services militaires dont 4 ans de guerre. Certes, il est distingué au titre militaire et au titre civil, mais ce sont surtout ses services civils qui ont été honorés.

Sa cérémonie de décoration a fait l'objet d'un article dans la rubrique Histoire.3

A cette époque, la liste des promus de la Légion d'honneur était intégralement publiée dans de nombreux journaux. Je l'ai trouvée dans la Dépêche, le Petit Marseillais, le Petit Provençal, le Petit Journal, le Temps, l'Ami du peuple, le Journal des débats politiques et littéraires.

Bien plus tard, Henri Roudière devenu Carmagnol en épousant Maria Vaysse, petite fille de Pierre Canredon et fille d'Antoinette Vaysse que nous allons trouver au chapitre suivant, sera élevé au grade de chevalier puis d'officier de la Légion d'Honneur au titre de sa carrière militaire. Il avait commencé sa formation par l'Ecole Normale d'instituteurs de Perpignan et terminé avec le grade de colonel en assurant la fonction de délégué militaire départemental des Pyrénées Orientales. 

Les Ordres ministériels : 

Les Palmes Académiques

C'est le nom actuel de l'Ordre chargé de récompenser les services rendus à l’Éducation. Il a été créé par décret du Président René Coty en 1955.

Auparavant, le Ministre de l'Instruction publique disposait de trois titres créés par Napoléon 1er en 1808, puis réduits à deux en 1850 : Officier d'académie et Officier de l'Instruction publique.

C'est Napoléon III qui ouvre l'attribution de ces titres à des non enseignants et c'est ce qui vaut à Paul Gély-Fort, adjoint au maire et conseiller d'arrondissement, de se voir nommer Officier d'académie, le 5 janvier 1910, par le Ministre Gaston Doumergue, pour son soutien à l'école publique et plus particulièrement son implication dans l'organisation des épreuves du certificat d'études au niveau cantonal. Le Journal officiel du 19 février 1933 nous signale sa nomination au grade d'Officier de l'Instruction publique, en précisant son action de délégué cantonal.

Honneur aux dames : le Radical du Vaucluse du 16 septembre 1934, dans une rubrique intitulée « le ruban violet » (couleur des palmes) annonce la nomination au titre d'officier d'académie de Madame Vaysse Antoinette, institutrice retraitée à Caramany-PO.

Auparavant, on avait pu lire dans le Journal officiel du 16 janvier 1928 que Madame Vaysse avait obtenu la médaille de bronze de l'instruction publique et c'est son investissement en tant que trésorière de la section de la mutualité scolaire de l'arrondissement de Perpignan qui avait été souligné. Elle était par ailleurs membre de l'amicale des anciennes élèves de l'Ecole Normale de filles. Cette médaille fait partie des titres que peuvent recevoir, en fonction de leur ancienneté et du mérite évalué par les inspecteurs, les membres du personnel enseignant : il s'agit de la mention honorable, puis de la médaille de bronze, de la médaille d'argent et enfin des Palmes Académiques.

Madame Vaysse et ses élèves 1938Madame Vaysse était fille et petit fille d'instituteurs. Son père, Pierre Canredon, instituteur public à Caramany de 1875 à 1905 avait épousé en 1873 Marie, Alexandrine Éléonore Azais, institutrice et fille d'Auguste Azaïs, instituteur recruté par la commune suite à la loi Guizot en 1833, devenu ensuite instituteur public jusqu'au 31 décembre 1874, date à laquelle il laisse la place à son gendre.

Il faut aussi noter, c'est l'Union des instituteurs et institutrices des PO qui nous l'apprend le 1er septembre 1891, que Madame Vignaud institutrice à Caramany a reçu la médaille de bronze. A noter que cette année-là, seules 7 mentions honorables et 4 médailles de bronze ont été délivrées sur l'ensemble du département.

Madame Vignaud, née Castel, avait été nommée à Caramany à la suite de son mariage avec François Vignaud, évoqué au paragraphe suivant comme membre de l'Ordre du Mérite agricole. Elle exercera à l'école des filles de 1880 à la rentrée 1898. Elle sera donc collègue de Pierre Canredon mais la maladie la contraindra à demander sa retraite 4. L'article de presse consacré à la médaille de François Vignaud parle d'elle en ces termes :« La jeune femme qui avait déjà mérité de hautes récompenses dans l'enseignement aurait certainement obtenu de grands succès dans sa carrière si la maladie ne fut venue la terrasser et l'obliger à demander sa retraite proportionnelle. » Il est donc probable qu'elle ait été distinguée au delà de la médaille de bronze.

Deux autres enseignants de Caramany se sont vu attribuer la Mention honorable et figurent dans le Journal Officiel : celui du 7 août 1912 pour Monsieur Michel Marcerou, délégué de la société des Instituteurs et Institutrices, celui du 24 juillet 1926 pour Monsieur Louis Argelès, trésorier de section de la Mutualité scolaire de l'arrondissement de Perpignan. Il précède à ce poste bénévole Madame Antoinette Vaysse qu'il a peut-être incité à lui succéder. Il est à noter que tous ces enseignants se sont fait remarquer par leur implication dans les œuvres mutualistes ou l'organisation syndicale. 

Le Mérite agricole

Comme son nom l'indique, il dépend du Ministère de l'Agriculture et a été crée le 7 juillet 1883 pour récompenser les services rendus à la cause agricole. C'est le premier Ordre que l'on s'attend à trouver dans un village dont la principale économie a été, depuis sa création, le travail de la terre.

Plusieurs journaux publient chaque année la longue liste des personnes décorées ; pour donner une idée la promotion du nouvel an 1910 compte 13 commandeurs, 330 officiers et 2200 chevaliers. Dans ces listes, sept Carmagnols, au moins émargent au grade de chevalier. L'inconvénient, c'est que pour gagner de la place, seul le patronyme est imprimé. Grâce à une deuxième recherche sur le site de Gallica qui a numérisé tous les exemplaires du Journal Officiel de la République Française, il m'a été possible d'ajouter un prénom.

Le 13 janvier 1902, c'est le nom de Dabat propriétaire qui figure dans la liste publiée par le Français. Mais le J.O du 12 janvier est bien plus précis. Il indique Dabat Nicolas Michel, propriétaire cultivateur, fondateur et directeur des syndicats d'arrosage, 30 ans de pratique agricole. C'est donc le maire de Caramany, mandats de 1886 à 1912, qui a été honoré; il était alors âgé de 52 ans.

Le 23 janvier 1910, on lit le nom d'Armingaud sur la liste du Journal. Il s'agit d'Eugène Armingaud, propriétaire, reconstitution de vignoble, 42 ans de pratique. Nous l'avions rencontré dans un article précédent Faits divers. A l'exploitation de son vignoble, il ajoutait la fonction de receveur-buraliste.

Vignaud, propriétaire viticulteur apparaît dans la Dépêche du 17 février 1911, dans le Journal du 19 février ainsi que dans la Revue de la viticulture du 9 mars 1911. Pas besoin de faire référence au J.O, François Vignaud fait l'objet d'un très bel éloge dans l'Encyclopédie contemporaine ; c'est le premier article présenté, dès l'ouverture de notre site, dans la revue de presse.

Le 6 août 1912, c'est au tour d'Estève d'être cité dans la Dépêche et le Matin. Mais à Caramany les Estève et Estèbe sont nombreux. Le J.O du même jour nous apporte la solution : Estève Jean-Baptiste, propriétaire viticulteur, ancien directeur du syndicat d'arrosage, lutte contre les maladies de la vigne et de l'olivier, 35 ans de pratique agricole.

En 1913, c'est Lacour, Foussat et Pratx qui ont les honneurs de la presse que ce soit dans la Dépêche, le Journal ou la Revue de la viticulture. Le premier apparaît dans le J.O du 7 février 1913 : « Lacour (Justin) propriétaire viticulteur à Caramany (P. O), président de la caisse locale de Crédit agricole ». Les deux suivants figurent dans le J.O du 25 septembre ; François Foussat est qualifié de viticulteur et Michel Pratx de propriétaire viticulteur sans plus de précisions.

A la lecture de cette liste, deux remarques s'imposent. La première c'est que, de 1910 à 1913, un Carmagnol, trois la dernière année, figure sur la liste des chevaliers, à tel point que l'on peut se demander si cela ne faisait pas partie d'une programmation orchestrée, pourquoi pas, par Nicolas Dabat. En compulsant les résultats des différentes élections municipales, il est facile de constater que tous ces promus ont fait partie de ses équipes. Eugène Armingaud a été élu en 1884 puis réélu sur la liste de Nicolas Dabat en 1888 et 1892. François Vignaud, élu en 1892 n'a fait qu'un mandat. François Foussat est élu en 1896, réélu en 1900, 1904 et 1908, année où il devient adjoint au maire. Jean-Baptiste Estève rentre sur la liste de Nicolas Dabat en 1900 et fera quatre mandats. En 1912, il est le doyen d'âge du conseil municipal et devra assurer l'intérim du maire Paul Gély-Fort, pendant les années de guerre. Michel Pratx est élu en 1904 puis réélu en 1908 et 1912. Justin Lacourt est le fils de Prosper, élu en 1884 et 1888 avec Nicolas Dabat, lui même conseiller sur la liste de ce même Dabat en 1908, puis adjoint de Paul-Gély-Fort en 1912. Sept médaillés, sept élus municipaux, seraient-ce sept coïncidences ? Quoi qu'il en soit, la guerre a coupé ce bel élan.

La deuxième remarque, c'est que, en ce début de siècle, la vigne est bien la culture dominante et même quasi exclusive. Tous les médaillés sont viticulteurs ; cela n'est pas précisé pour Nicolas Dabat mais il possédait une cave particulière et vendait directement son vin. Ils sont récompensés pour avoir su réagir après la terrible crise du phyloxéra en replantant et restructurant leur vignoble ; ce critère est clairement affirmé dans les candidatures de François Vignaud, Jean Baptiste Estève et Eugène Armingaud. 

Le Mérite social

« Le Mérite social est destiné à récompenser les personnes ayant rendu des services désintéressés aux œuvres ou institutions ressortissant à la législation sur la mutualité, la prévoyance et les assurances sociales. » C'est ainsi qu'est rédigé l'article 2 du décret du 24 octobre 1936 émis par le Ministère du Travail. Créé donc dans un souci de simplification pour remplacer les nombreuses médailles en vigueur, il est lui aussi victime d'une simplification et dissous en 1963 pour être inclus par le général De Gaulle dans l'Ordre national du Mérite, qui devient le deuxième ordre national après la Légion d'Honneur.

Dans cette courte période de 27 ans, au moins quatre Carmagnols ont été élevés au grade de chevalier, au titre de leur implication dans la Société de Secours Mutuel La Fraternelle, fondée en 1896.

Le Journal officiel de la République française du 25 octobre 1947 cite parmi les nouveaux chevaliers Jean-Pierre Pratx, commissaire de la société mutualiste la Fraternelle à Caramany.

4 septembre1959

Ont été également promus avant 1959, comme en atteste la photo ci-dessus Achille Montferrand, président et Jean Burriel, porte-bannière durant de longues années, plus connu sous le nom de Joan de la Joana.

Avant la création de l'Ordre, la Fraternelle avait déjà mis en avant le mérite de plusieurs de ses membres en sollicitant des Mentions honorables.

Paul Gély-Fort, membre fondateur et président jusqu'en 1900 s'est vu attribuer cette distinction en 1907.

Le Journal Officiel du 13 août 1919 cite la Mention honorable de François Raymond Foussat, trésorier de la société de secours mutuel ; le J.O du 8 août 1935, celle de Jean-Pierre Pratx, délégué de l'Union des sociétés de secours mutuel la Roussillonnaise ; le J.O du 25 janvier 1936, celle de Clément Caillens également délégué à l'union départementale des sociétés de secours mutuel la Roussillonnaise. Ces deux derniers ont donc poursuivi après la guerre leur implication dans le fonctionnement de la Fraternelle et comme Jean Pierre Pratx que nous avons trouvé dans la promotion de 1947, Clément Caillens sera élevé au grade de chevalier. 

Les médailles d'honneur : la médaille départementale et communale 

Elle permet aux maires d'honorer des élus pour leurs années de dévouement et des employés communaux pour leurs compétences professionnelles et pour le travail accompli..

Le personnel de la commune de Caramany a toujours été très réduit et, jusqu'à une période récente, les cantonniers en faisaient partie. Deux d'entre eux ont reçu cette reconnaissance professionnelle.

La Dépêche du 20 juillet 1898 publie dans la rubrique "Les ministères", sous-titre "Travaux publics" le communiqué suivant : « Paris 19 juillet. Par arrêté, le président du conseil, ministre de l'intérieur a décerné la médaille d'honneur aux chefs-cantonniers et cantonniers des services de la voirie départementale et communale dont les noms suivent : … et on lit en page 2 Estève, cantonnier à Caramany (Pyrénées orientales) ». Comme pour les récipiendaires du mérite agricole, seul le patronyme est indiqué. Heureusement, le registre d'état civil mentionne à deux reprises, en 1871 et 1879, Jean-Joseph Estève, cantonnier. Marié en 1857 à Caramany avec Bonaventure Garrigue, il avait 66 ans en 1898 et devait donc être à la retraite. Nicolas Dabat était alors maire.

Le Journal Officiel du 18 mars 1949 nous apprend que la médaille d'honneur départementale et communale, nouvelle appellation récemment créée par le décret du 7 janvier 1945, catégorie argent, a été attribuée à François Horte, agent des travaux du service vicinal de Caramany. Le maire était Clément Caillens. A noter que cette année là, seuls quatre agents ont reçu la médaille d'argent dans les Pyrénées Orientales. François Horte avait planté le platane de la place de la mairie, dont le centenaire a été commémoré en 2020.5

Plus près de nous, en l'an 2000, la médaille d'honneur départementale et communale a été attribuée à Edgar Ubert, maire, Yvon Dabat, premier adjoint et Charles Foussat, conseiller municipal pour avoir assuré plus de 20 ans de mandat électif. 

Les récompenses honorifiques 

Elles n'ont pas de statut officiel et ne peuvent être portées lorsqu'il s'agit de médailles, lors de cérémonies officielles.

La famille Canredon figure à plusieurs reprises dans des documents d'archives.

récompense M Canredon

Pierre Canredon, en plus de sa profession d'instituteur et de sa fonction de secrétaire de mairie s'est lancé dans la sériciculture, autrement dit l'élevage des vers à soie.

Son travail est aussitôt remarqué. Le 1er janvier 1890, le Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie domestique signale qu'il a obtenu au Concours régionale de Perpignan, donc dans l'édition 1889, une mention honorable dans la catégorie Produits séricicoles (S.A.S.L) ; cette année là, il a même présenté ses produits à l'Exposition Universelle de Paris.

L'Union des instituteurs et institutrices des PO du 1er août 1890 relève à son tour qu'il a reçu une médaille d'argent à l'Exposition de Perpignan. Ce n'est pas sa première puisque les comptes-rendus de la S.A.S.L font état d'une médaille d'argent en 1888 et d'une autre en 1891. En 1890 toujours, il est à l'honneur au concours national organisé par la Société des Agriculteurs de France. Ce concours a pour but de favoriser le développement de l'enseignement agricole et est donc réservé aux instituteurs qui pratiquent cet enseignement. Les dossiers sont présentés par département et les deux candidats des Pyrénées Orientales reçoivent la médaille d'argent et 40 francs. «  Le mérite de Monsieur Canredon à Caramany est justifié par un excellent programme d'agriculture. A son jardin très petit, il joint une propriété personnelle de trois hectares où les cultures de la vigne et du mûrier sont très développées et confiées aux soins des enfants de son école. »

Le 1er janvier 1904, c'est à nouveau dans le Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie domestique que l'on apprend que Pierre Canredon a obtenu au concours spécial de Perpignan, le premier prix en deuxième catégorie sériciculture : un objet d'art et la somme de 50 francs.

auto portrait Joseph CanredonL'un de ses fils, Joseph-Léon se destinera à la sculpture et fréquentera l'école des Beaux arts de Toulouse où il se distinguera particulièrement en 1898. Le bulletin municipal de cette ville en date du 15 août, publie la liste des prix attribués par l'école. Dans la catégorie "Modèle vivant", il obtient le premier prix ex æquo dans étude d'après l'antique, le deuxième prix en Tête d'expression et un accessit en Composition. La même année, une de ses œuvres Le printemps trouve les oiseaux morts dans les bois figure au catalogue de la prestigieuse exposition de l'Union artistique de Toulouse dans lequel on peut lire qu'il s'agit d'une figure de plâtre et qu'il est élève de MM. Laporte et Maurette. Joseph-Léon Canredon, qui poursuivra ses études à l’École nationale supérieure des Beaux Arts de 1901 à 1910, est le créateur de nos deux monuments aux morts et du lion qui trône sur la fontaine de l'ancienne place. 

Les marques de reconnaissance 

Il y a d'autres façons de mettre en valeur les mérites particuliers de telle ou telle personne. Et nous avons déjà fait la rencontre dans les rubriques Histoire ou anecdotes de ce site, de Carmagnols qui ont obtenu la reconnaissance de leurs pairs.

Rappelons nous 6 l'hommage du Conseil municipal rendu, de manière officielle et solennelle en 1827 à Jean Pierre Barrière, pour son dévouement à la commune quel que soit le régime en place, royauté, révolution, empire... Nul doute que, si elle avait existé, il se serait vu décerner la médaille d'honneur départementale et communale.

Rappelons nous aussi 7 la publication dans « Nos lyonnais d'hier » de l’ascension professionnelle et la réussite dans le commerce de Jean Tressere (1845-1903), ce qui lui valut d'être nommé au Jury international de l'Exposition de Lyon en 1894. Sa générosité pour ses concitoyens avait conduit le Conseil municipal à demander au Président de la république de lui attribuer la Légion d'Honneur.

Rappelons nous enfin 8 les brevets attribués en 1863 à Joseph Calvet potier à Caramany pour ses inventions de la bobèche brûle-tout et son système de tir à but mobile.

La reconnaissance peut aussi prendre la forme d'une édition. Je terminerai donc cette liste très certainement imparfaite des Carmagnols méritants en mentionnant deux publications. La première est celle des travaux du docteur Pierre Raynaud, vétérinaire, dans un ouvrage intitulé : « Le hamster doré de Syrie : animal de laboratoire ». Imprimerie Nan-Mestres, Toulouse 1949.

La deuxième est celle des chansons de Jules Laforgue, connu pour ses talents de comique troupier, qui ont été recueillies, dépassant ainsi le cadre local, dans une petite brochure intitulée « Proverbes du Fenouillèdes » publiée par l'Association Amitiés 3ème âge Nord Fenouillèdes, en hommage à François Fabre. Éditions du chiendent – Marcevol 1981. 9 

Notes :

  1.  site de la Préfecture de la Lozère
  2. Lors du centenaire de la première guerre mondiale, nous avons mis à l'honneur dans la rubrique Histoire, les Morts pour la France qui ont été décorés à titre posthume de la Croix de guerre et de la médaille militaire. D'autres combattants carmagnols ont reçu des décorations militaires pour leur courage sur les théâtres d'opérations.
  3.  Paul Gély-Fort, chevalier de la Légion d'honneur, rubrique Histoire – page 6
  4.  Relire La rentrée scolaire sera difficile, Les années en 8, rubrique Histoire - page 2
  5.  Une plaque commémorative a été apposée sur le mur de la mairie en février 2020.
  6.  Voir les années en 7 dans la rubrique Histoire, page 2
  7.  Voir le texte de Philippe Garcelon rubrique anecdotes page 5
  8.  Voir le texte rubrique anecdotes page 3
  9.  Voir le texte de Philippe Garcelon dans la rubrique Découvrir. 

Sources écrites :

  • registres d'état-civil, mairie de Caramany
  • registres de délibérations 1827,1833,1834 – archives municipales
  • tableau des Maires (mis à jour en 2019) - mairie de Caramany,
  • archives familiales Clément Caillens et Paul Gély-Fort 

Sources numériques

  • site www.retronews.fr Le site de presse de la Bibliothèque nationale de France
  • site Gallica – Journal Officiel de la République française
  • site wikipédia pour les informations sur les distinctions honorifiques F
  • Revue de presse www.caramany-paridulac.fr

 Photos :

miniature: médaille régionale, départementale et communale - site services publics

photo 1: Paul Gély-Fort et sa famille vers 1914 - archives personnelles

photo 2: Madame Vaysse et une partie de sa classe en 1938 - archives famille Roudière

photo 3: l'article sur François Vignaud: voir la revue de presse au tout début

photo 4: Fête du 4 septembre 1959 au moment des discours; Achille Montferrand et Jean Burriel arborent leur médaille, Clément Caillens ne la porte pas. archives personnelles

photo 5: Inscription sur le socle de la statue reçue par Pierre Canredon - cliché aimablement transmis par la  famille Roudière

photo 6: auto portrait de Joseph Léon Canredon - cliché aimablement transmis par la famille Roudière