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Les années en 2: de 1892 à 1992

 

1892- Caramany va prendre un nouveau visage. 

Date: le 26 juin

Maire: Nicolas Dabat

Même si la révolution industrielle n'a pas touché les petites bourgades de montagne, on est déjà conscient, à cette époque, de l'intérêt d'améliorer les communications entre villages pour mieux faire passer la diligence, les chariots de transports et pourquoi pas ces drôles d'engins, baptisés automobiles dont on commence à entendre parler.

Depuis quelque temps, la rénovation du chemin de grande communication n°21 est donc à l'ordre du jour et la municipalité a demandé à l'agent-voyer d'Estagel, monsieur Raynal, d'étudier une nouvelle traversée du village car la rue que nous connaissons sous l'appellation chemin d'Ille  paraît déjà bien étroite.(Le rédacteur du texte s'est un peu laissé emporter par ses idées au détriment d'une construction conforme aux usages grammaticaux, en particulier dans la coordination entre les différents paragraphes.)

« Vu que le projet de redressement du chemin N°21 entre Caramany et Bélesta est tout à fait urgent pour faciliter l'écoulement de nos vins par la gare d'Ille, et surtout la partie comprenant la traversée du village, car, en effet, à quoi servirait d'améliorer le chemin entre Caramany et Bélesta si on ne pouvait ensuite passer à travers le village? Ce serait une lacune qui paralyserait tout le travail exécuté antérieurement.

Par ces motifs, émet à l'unanimité le vœu que la traversée du village... soit mis à l'adjudication le plus tôt possible. »

Cette réalisation qui a donné ce que nous appelons maintenant la grand rue, sera source pour Caramany d'une nouvelle (et dernière) extension, avec la construction de maisons d'habitation et de garages de part et d'autre de cette nouvelle route. 

1902- Des mesures d'hygiène s'imposent ! 

Date: le 13 juillet

Maire: Nicolas Dabat 

arrete-salubritéIl semble que l'été 1902 soit particulièrement chaud et le maire redoute que des épidémies se déclenchent dans la commune . Il prend donc un arrêté qui a dû apparaître comme sévère, en particulier en matière de réglementation aux abords des fontaines.

N'oublions pas qu'à cette époque là, Caramany comptait un peu plus de 500 habitants et un nombre encore plus grand d'animaux divers, qu'il n'y avait pas d'employés municipaux pour la voirie et pas non plus de tout à l'égout. 

Nous, maire de la commune de Caramany,

Vu la loi municipale du 5 avril 1884, art.97,

Considérant qu'il importe d'entretenir les rues, places, etc... dans un parfait état de propreté et particulièrement les abords des fontaines communales, dans un but d'hygiène et de salubrité publiques, afin d'éviter, autant que possible, les maladies épidémiques qui pourraient survenir par suite des fortes chaleurs que nous subissons depuis quelque temps,

ARRETONS 

Article 1er – Il est défendu de laver aux abords des fontaines communales et de l'abreuvoir aux chevaux aucune espèce d'ustensile, tels que casseroles, chaudrons, seaux, etc... surtout quand la propreté de ces ustensiles laissera à désirer; il est également défendu d'y laver et d'y déposer du linge, des vêtements, des herbes, etc... et d'y déposer des ordures de quelque nature que ce soit.

Art. II – Il est défendu de laisser divaguer dans les rues et places publiques des animaux tels que chevaux, mulets, ânes, cochons, et en général tout animal pouvant compromettre la sérénité et la salubrité publiques.

Art. III – En ce qui concerne la propreté des rues, le maire prescrira et fera annoncer par des publications, l'époque ou la saison auxquelles les rues devront être balayées et arrosées par les habitants, chacun devant ses immeubles.

Art. IV – Le garde champêtre, et tout spécialement le commissaire de ville, sont chargés de l'exécution du présent arrêté qui sera publié et affiché dans la commune, et en constateront les infractions par des procès-verbaux.

Fait à Caramany, le treize juillet mille neuf cent deux

le Maire

N. DABAT 

Remarque complémentaire: Lors de l'adjudication pour l'entretien des fontaines publiques en 1892, la délibération fait la liste des points d'eau existants: seulement trois fontaines et un abreuvoir qui sont la fontaine de la place publique (pour nous celle du lion), du torreng, (celle qui était au coin de l'école des filles sur la place actuelle), dal long del rec (elle est toujours en place à côté de son réservoir) et l'abreuvoir d'en Romeu sur la route. (Cet abreuvoir du « pèlerin » se situait sur le chemin de Caramany à Trilla au dessus de l'ancien lavoir municipal. ) N'existaient donc pas l'abreuvoir de la grand rue, ce qui est normal puisqu'en 1892 la route n'était pas construite, et l'abreuvoir sous la maison Molins, le torrenc n'était peut-être pas encore canalisé.) 

1912- Une année d'élection. 

Date: le 12 mai , à deux heures du soir

Maire: Paul Gély-Fort succède à Nicolas Dabat 

Les opérations de vote ont eu lieu le 5 mai. Les membres du nouveau conseil municipal se sont réunis dans la salle de la mairie le 12 mai, à deux heures du soir, sur convocation du maire en exercice Nicolas Dabat. A noter qu'il y a douze élus .

Après avoir installé les conseillers municipaux dans leur fonctions, Nicolas Dabat (qui visiblement ne s'est pas représenté) cède la présidence au doyen, M Estève Jean-Baptiste. Le conseil choisit pour secrétaire M Estèbe Jean.

Paul Gély-Fort est élu maire avec 12 voix et Justin Lacourt est élu adjoint avec 12 voix . Cette élection s'est apparemment déroulée dans un climat d'unanimité, Paul Gély-Fort étant adjoint de Nicolas Dabat lors du mandat précédent. 

1922- Création d'un atelier public de distillation pour une bonne cause. 

Date: le treize juin à huit heures du soir

Maire: Paul Gély-Fort 

De nos jours, il peut paraître surprenant de voir une commune se lancer dans la fabrication d'eau de vie. C'était de toute évidence possible en 1922.

Monsieur le Maire fait donc la proposition de « créer dans la commune un atelier public de distillation, permettant aux propriétaires de débarrasser leurs caves des fonds de barrique ou de vins piqués ou autres qu'ils pourraient avoir pour les convertir en alcool, pour les besoins de la propriété, et de faire ainsi bénéficier les anciens mobilisés, les veuves de guerre récoltants de 10 litres d'alcool à 100 degrés ou 20 litres d'eau de vie à 50 degrés accordés en franchise. »

Le conseil approuve bien entendu cette création et accepte l'offre faite par monsieur Lavail Pierre, distillateur ambulant à Ille sur Têt. 

1932- Le bureau des postes va se déplacer. 

Date: le 12 janvier à huit heures du soir

Maire: Paul Gély-Fort 

maison-molins-postes« Monsieur le Maire expose au conseil que le bail de l'immeuble servant de bureau de poste, appartenant à Mme Vve Molins, expire dans deux ans et que la propriétaire a prévenu qu'elle reprendrait possession de l'immeuble. Dans la commune, il n'existe pas d'autre local susceptible d'être loué pour cet usage.

En ce moment, il se présente à la vente, une maison à l'état de neuf appartenant à M. Caillens Jean qui présente les conditions voulues pour servir de bureau de poste avec logement du facteur-receveur. Le prix de l'immeuble est de 5500 francs et pourrait être occupé de suite. »

Considérant que le prix est avantageux et constitue une bonne affaire pour la commune, le conseil municipal décide d'acheter la maison Caillens. C'est le bureau actuel de La Poste. 

1942- C'est la guerre: la pénurie de lait menace la santé des enfants. 

Date: le 4 décembre à vingt heures

Maire: Il n'y a plus de municipalité. La commune est administrée par une délégation spéciale nommée par le gouvernement de Vichy et composée de trois membres sous la présidence de Gervais Caillens. Celui-ci est assisté par Augustin Gély et Paul Géli(s). 

« Monsieur le Président expose à ses collègues que M. Gély-Fort Arthur, concessionnaire des transports en commun qui assurait le service journalier Caramany-Ille et retour, a été obligé de le restreindre par suite d'une très sensible diminution du contingent d'essence qui lui était allouée (cent litres de moins pour le mois de novembre). Il n'a pu, de ce fait, effectuer que deux voyages par semaine.

Il explique que cette situation n'a pas tardé à avoir, pour la population, et en particulier en ce qui concerne le ravitaillement, des conséquences extrêmement graves. En effet, l'autobus est le seul trait d'union qui rattache la commune à un centre d'approvisionnement. C'est grâce à lui que le boulanger, les épiciers, les bouchers sont ravitaillés, grâce à lui encore que certains produits de la terre, fruits légumes, peuvent être dirigés sur le marché d'Ille, et grossir dans une proportion bien modeste sans doute, mais cependant non négligeable, la masse des produits nécessaires à l'alimentation du pays. Le problème prend un caractère de gravité aiguë en ce qui concerne la question du lait. En effet, le lait complément appréciatif d'alimentation pour les enfants et tous les ayants droits est un aliment vital pour les nourrissons et certaines catégories de malades. Or, du fait de l'impossibilité où se trouve le concessionnaire d'assurer un service journalier, le lait ne parvient au détaillant que trois jours par semaine. Cette situation qui pourrait devenir tragique dans une commune privée de tout moyen de ravitaillement personnel, vu l'éloignement des centres producteurs ne doit pas se prolonger. Il y va de la vie des enfants...

Les membres de la délégation.... se font auprès de Monsieur le Préfet, les interprètes de l'émotion profonde qui règne parmi leurs administrés depuis que les enfants sont privés de lait quatre jours par semaine, et d'une façon générale depuis que le ravitaillement de la commune est perturbé et s'effectue irrégulièrement. Ils lui font respectueusement remarquer que, à la différence de nombreuses communes desservies par train et par autobus, la commune de Caramany n'a d'autre voie de ravitaillement que la route qui la relie à Ille; lui demandent instamment de vouloir bien user de sa haute autorité pour faire attribuer au concessionnaire des transports en commun de Caramany un contingent d'essence suffisant pour lui permettre d'assurer le service six jours par semaine. »

La suite ne dit pas si le préfet a répondu positivement à la demande de la délégation spéciale.

 1952- La commune va entrer dans la modernité. 

Date: le 9 avril à vingt heures

Maire: Clément Caillens 

Dans cette séance, importante s'il en est pour l'avenir du village, le conseil municipal « approuve à l'unanimité dans son ensemble et dans les détails le projet de construction d'un réseau d'égouts système séparatif, lequel projet dressé le 15 mars 1952 par M. Salvat, ingénieur de la commune, fait ressortir une dépense de quinze millions quatre cent mille francs (15 400 000 F)...

Il demande aussi à M. le préfet l'approbation du projet dans les moindres détails, le projet d'adduction d'eau potable étant en voie de réalisation, les deux projets devant être exécutés simultanément. »

Cette délibération est suivie d'une autre, le 6 août de la même année, dans laquelle le conseil municipal « s'engage à indemniser les usiniers, irrigants et autres usagers des eaux, de tous les dommages qu'ils pourront prouver leur avoir été causés par le déversement des eaux usées dans la rivière l'Agly. »

Après ces décisions, de grands travaux allaient commencer et changer radicalement le mode de vie des habitants: plus de corvées à la fontaine, plus de balades matinales aux abords du village pour jeter les vases de nuit et une amélioration de la salubrité publique qui aurait sûrement fait plaisir à Nicolas Dabat (voir 1902). 

1962- Bientôt le Foyer rural! 

Date: le 22 octobre à vingt heures

Maire: Clément Caillens 

foyer-ruralA noter: Les nouveaux francs du général De Gaulle entrés en vigueur le 1er janvier 1960, apparaissent désormais dans les délibérations. Un casse-tête pour beaucoup de monde. 

Le conseil municipal approuve l'étude remise le 23 courant et qui a été effectuée par M. Salvat, ingénieur de la commune en accord avec le service du génie rural.

Considérant que le devis estimatif s'élève à 140 000 NF, le conseil demande à M. le Préfet, étant donné l'urgente nécessité de réaliser ces travaux, de proposer leur inscription dans le plus prochain programme du Ministère de l'agriculture afin que l'Etat puisse apporter une aide de 25% sur les fonds de ce ministère.
Le conseil rappelle également que la commune a déjà contacté un emprunt de 80 000 NF auprés des caisses de la Mutualité Agricole. Cet emprunt voté lors de la réunion du 2 mars 1962 a été consenti au taux de 5,50 % avec des annuités amorties en vingt années. 

1972- La commune va construire un relais de télévision. 

Date: 22 février

Maire: Eloi Tresseres 

Un an avant, le conseil municipal du 24 août 1971 avait débattu de l'installation d'un poste relais de télévision. La délibération informait M le préfet que Caramany ne pouvait capter correctement aucune des antennes proches; «  Un technicien (de l'ORTF) a constaté la nécessité de l'implantation d'un relais car la commune est dans l'impossibilité de capter les émetteurs du Néoulous et du pic de Nore. » Puis, dans sa séance du 10 novembre 1971, approuvée par M le Préfet en date du 26 novembre, le conseil municipal avait décidé la construction de ce relais local.

Lors de cette séance du 22 février, il donne un avis favorable à la proposition de la commission des travaux qui envisage de retenir l'entreprise Delepierre, technicien à Ille sur têt, dont la soumission s'est élevée à 13 096,90 frs (toutes taxes comprises).

« Il autorise M le Maire à passer le marché de gré à gré avec l'entreprise Delepierre à Ille sur Têt, demande à M le Préfet de vouloir bien révêtir de son approbation la présente délibération. 

Le financement des travaux sera assuré de la manière suivante:

1° - montant de la subvention du conseil général de la somme de: 5600,00

2° - le complément de crédits sera prévu au budget supplémentaire de l'exercice 1972 au compte 230, section extraordinaire, travaux neufs.»

Les Carmagnols allaient pouvoir enfin s'adonner à la joie du petit écran, mais cela allait entraîner la disparition des veillées au coin du feu et des regroupements des mois d'été où l'on prenait le frais. 

1982- Les gîtes municipaux vont entrer en service. 

Date: 26 juin

Maire: Eloi Tresseres, puis intérim assuré par le 1er adjoint Edgard Ubert 

Afin de développer le tourisme et d'apporter une recette supplémentaire au budget, la municipalité a décidé la construction de plusieurs gîtes à la pointe ouest de l'éperon rocheux sur lequel est construit le village.

En cette année 1982, les travaux de la première tranche se terminent et dans sa session du 26 juin, le conseil municipal décide de louer les gîtes dès le mois d'août.

Réuni à nouveau le 5 juillet, il procède à la dénomination des gîtes en attribuant à chacun un nom de fleurs. C'est ainsi que le A sur le projet devient Azalée, B bruyère, C coquelicot, D dalhia, E églantine, F fougère, G genêt, H hortensia, J iris, J jonquille et K... lilas.

Enfin, dans sa séance du 8 septembre, le conseil décide de retenir la date du 20 novembre pour leur inauguration. 

1992- Le vieux moulin à vent est sauvé de justesse. 

Date: 16 janvier

Maire: Edgard Ubert 

moulin-a-ventDepuis une date indéterminée, les ruines d'un moulin à vent dominent le village au sud, sur la colline de Montredon. Une piste en terre passait et passe toujours à ses pieds. A cause de son élargissement progressif dû à l'emploi d'engins de plus en plus gros, auquel il faut ajouter les effets de l'érosion pluviale, le bord du talus se rapprochait lentement de la base du moulin annonçant un effondrement prochain.

Le conseil municipal décide donc un sauvetage qu'il confie aux chantiers REMPART de l'Aude et des Pyrénées Orientales.

Dans cette séance, le conseil municipal prend acte de la donation des terrains par la plupart des propriétaires concernés, et approuve l'organisation d'un chantier REMPART du 13 au 26 juillet.

Les cinq jeunes volontaires seront logés dans les gîtes (Iris et Lilas) et les premiers travaux concerneront le débroussaillage, le tri des cailloux et le remontage de petites murettes en pierres sèches.

 

Sources:

  • archives communales: registres de délibérations

Photos:

- Photo 2, tirée de l'exposition "Mémoire d'un village"

- Photo 3, mairie de Caramany

- Photo 4, Christiane Caillens