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La croix du cimetière sentinelle de l'Histoire

Elle fait tellement partie du décor qu'elle passe presque inaperçue. Peut-être même n'avez vous jamais remarqué cette croix latine d'un mètre cinquante de haut, scellée sur le mur Est et qui semble veiller à la fois sur les deux terrasses du cimetière ?

La croix latineElle est rouillée, grossièrement forgée mais n'en est pas pour autant banale : ses trois branches supérieures se terminent par une fleur de lys plus ou moins stylisée et son centre comporte un motif décoratif sous la forme d'une fleur aux feuilles recourbées. Elle aurait certainement beaucoup de choses à nous raconter si elle pouvait parler. Car lorsqu'on s'en approche, on distingue des inscriptions faites d'un écriture malhabile : en haut la reproduction de la croix elle même au milieu des lettres IHS, avec en dessous l'inscription INRI, à gauche une date 1702 et à droite ce qui ressemble à un P et une croix dite gammée aux formes courbes.

Sa propre histoire : 

Et oui, notre croix a plus de 300 ans ! En ce dix-huitième siècle naissant, a t-elle été conçue pour orner une tombe, un caveau ? Était-elle à l'intérieur ou à l'extérieur de la première église Saint-Étienne, abandonnée mais toujours en place? A t-elle remplacé une croix plus vieille au milieu du cimetière? 2 Toutes les hypothèses sont permises.

Après avoir joué son rôle, comme beaucoup d’autres objets funéraires, elle a dû être oubliée dans un coin, derrière un mur ou sous des gravats. Ce n'est qu'en 1950 qu’elle réapparaît lors des travaux d'agrandissement du cimetière, travaux destinés à lui donner sa configuration actuelle. Depuis 1946, la municipalité avait en effet envisagé d'augmenter la superficie du cimetière, déclaré trop petit, en rajoutant au nord un gros jardin appartenant à la famille Cathala qui habitait à Bizerte (Tunisie), où elle exploitait un hôtel, ainsi que le jardin de la famille Dimon où se trouvait déjà un caveau dont la construction avait été autorisée en 1915. Cet agrandissement nécessitait la démolition du mur de clôture nord, de deux mètres de haut, ainsi que celle d'un grand caveau appartenant à la famille Chauvet qui se trouvait adossé à ce mur, là où l’on voulait justement faire passer la future allée centrale. Le projet prévoyait, en effet, la mise en service d'un nouvel accès avec un portail à deux battants bien plus gros que la porte alors en fonction. Et c'est certainement au cours de la démolition de l'un ou l'autre de ces ouvrages que la croix a été retrouvée. Averti de la trouvaille, le maire Clément Caillens a estimé qu'elle était assez particulière pour être conservée et lui a donné sa position actuelle de sentinelle du cimetière. 

La situation de Caramaing en 1702. 

Les Carmagnols de l'époque sont à la fois les sujets de sa Gracieuse Majesté Louis XIV dont le règne a débuté en 1643 et de leur seigneur direct qui appartient à la famille des Rochechouart.

En ce qui concerne l'administration royale, Caramaing, c'est ainsi que l'on essayait d'écrire en Français le nom du village, se situe en Languedoc, une province qui correspond à la fois à une subdivision militaire dirigée par un gouverneur et à une subdivision administrative dirigée par un intendant qui se nomme Nicolas de Lamoignon de Basville.

L'intendance du Languedoc comprend deux Généralités, circonscriptions administratives chargées de la collecte des impôts directs et indirects : la taille, les aides et la gabelle. Ce sont la Généralité de Montpellier et celle de Toulouse à laquelle Caramaing est rattaché, comme l'attestent les registres paroissiaux dont certaines pages comportent son timbre et le paiement des taxes correspondantes : un sol quatre deniers en 1702.

La Généralité est divisée en sénéchaussées, elles mêmes divisées en vigueries.

Caramaing dépendra jusqu'à la Révolution de la sénéchaussée de Limoux, créée en 1640 par Louis XIII et de la viguerie du Fenouillèdes dont le siège est à Caudiès3.

Les prérogatives des sénéchaux et viguiers vont au delà de la perception des taxes puisqu'ils s'occupent aussi de la justice et de la police. Cette année là, le viguier de Caudiès était le Sieur Jean de Barre et la charge de sénéchal était tenue par le marquis Gabriel Guillaume du Cuc de Siran. 

La seigneurie appartient à une grande famille de la noblesse. 

Fleur de lysLes Carmagnols sont aussi redevables d'impôts directs et de corvées auprès de leur seigneur, le vicomte de Clermont, Jean Joseph Gaston de Rochechouart. Cette seigneurie lui a été apportée en dot par sa femme, Marie de Montesquieu qui la tenait de son père Pierre de Montesquieu, seigneur de Soulatgé, Caramany, Trilla, Saint Louis et Saint Couat.

Les intérêts de la famille de Rochechouart sont confiés sur place à un baile 4. C'est un certain Antoine Chaluleau qui occupe cette fonction importante en 1699 où il apparaît comme témoin dans un acte de mariage en date du 25 février. Originaire de Fourtou dans le diocèse de Narbonne, il est venu à la suite de son oncle le curé Jean Chaluleau nommé à Caramany en 1692 et décédé en 1699. Détail remarquable: Antoine Chaluleau sait signer et certainement écrire, vu la qualité de sa signature, ce qui est rare pour l'époque. Le registre ne comportant pas son acte de décès, on peut raisonnablement estimer qu'il était toujours à ce poste en 1702. Il était marié à Marguerite Gély.

Chaque année, conformément à la coutume languedocienne, le seigneur nommait également deux chefs de famille comme consuls chargés de gérer les affaires de la communauté en son nom mais aussi de servir de lien entre lui et la population. Hélas, ils ne sont pas mentionnés dans les registres. 

Et la paroisse ? 

Sur le plan religieux, la paroisse est rattachée au diocèse d'Alet, créé en 1318, et dirigé par Monseigneur Charles Nicolas Taffoureau de Fontaine. Ce dernier a succédé à Monseigneur Victor-Augustin de Méliand qui, quelques semaines avant sa démission en décembre 1698, était à Caramaing dans le cadre d'une visite épiscopale. Le registre paroissial porte sa signature en date du 26 septembre.

Sur place, le clergé est représenté par le curé Charles Fabre. Il est arrivé à Caramaing en septembre 1700 (son premier acte date du 21) pour succéder au recteur Jean Chaluleau5. Charles Fabre a exercé son ministère jusqu'à la fin de l'année 1715, mais il est revenu à Caramany en tant que prêtre vicaire en mai 1723, avant de retrouver le titre de recteur, donc de curé en septembre. Il a terminé sa vie sacerdotale à Caramaing en 1731 certainement à cause de son état de santé. En effet, son successeur le recteur Cuguillière occupe déjà la cure le 24 juin de cette année là, mais Charles Fabre reste au village finir ses jours. Il donne encore un coup de main en septembre et novembre 1731 puis encore en 1732. Dans les actes qu'il rédige, il signe comme ancien recteur de Caramaing puis disparaît des registres jusqu'à son acte de décès le 7 décembre 1735. Le recteur Cuguillière précise qu'il était âgé de 83 ans, un âge remarquable pour l'époque, et qu'il a été enseveli, après avoir reçu tous les sacrements, dans l'église paroissiale.

Charles Fabre était entouré d'un conseil de fabrique chargé de gérer les biens de la paroisse et ses dépenses. Le conseil dont le prêtre était membre de droit, élisait des marguilliers qui pouvaient aussi jouer le rôle de sacristain pour la garde et l'entretien de l'église. Lors du renouvellement de 1702, Pierre Viguier et Jean Laforgue prennent la suite de Estienne Bichère et Raymond Joulia. 

Les actes de l'année 1702 

La population est estimée par A. Bayrou (voir sources) à 230 habitants. En tout cas, Monsieur le curé ne manquait pas de travail. En plus des offices quotidiens et dominicaux, des confessions, de l'organisation des fêtes religieuses et de l'aide aux pauvres comme on peut le supposer, il rédige pas moins de 29 actes et diverses mentions (voir plus loin) soit une moyenne de trois actes par mois.

Au delà d'une simple comptabilité de la population, ce document exceptionnel qu'est le registre paroissial apporte de nombreuses informations sur les noms de familles6, les prénoms les plus usités, parfois la profession, mais aussi sur les conditions de vie de l'époque.

En 1702, le registre s'ouvre dès le 8 janvier par un décès, celui de Jean Bedos âgé environ de 14 ans. Il sera suivi de deux autres ceux de Marie Rey, épouse de Sébastien Laforgue, et Gabrielle Baus, veuve d'Estienne Jasse.

Charles Fabre aura le plaisir de marier sept couples mais en ne rédigeant que quatre actes. En effet, lorsque il y avait plusieurs mariages le même jour, les curés rassemblaient tout ce joli monde dans un seul acte, certes un peu plus long qu'un acte normal mais cela évitait de recopier plusieurs fois les formules obligatoires comme celles d'avoir demandé leur mutuel consentement ou d'avoir accordé la bénédiction nuptiale selon les rites de notre Sainte Mère l'Eglise et réduisait le nombre de témoins à trouver hors de la famille.

Il a donc marié le 18 janvier, Jean Ensaly et Marie Ramon, en même temps que Joseph Fossat et Françoise Larrieu et le 6 février Dominique Joulia et Anne Giroune. Le 21 février ce devait être la grosse affluence dans la petite église saint-Etienne. Convolaient en justes noces, Jean Viguier et Anne Gousine, Jean Planel et Anne Alquier, Jean Pierre Alquier et Jeane Planel.

Enfin le 10 mai, Jean Pierre Bedos prenait pour femme Jeane Rollan.

Cette même année, la cloche a sonné pour 22 baptèmes qui s'étalent de février à décembre : Marguerite Chauvet, Guilhaume Calvet, Dominique Fage, Anne Marie Bichère, Marie Joulia, Catherine Fabre, petite nièce du curé, Anne Marie Gély, Guilhaume Bedos, Jean Michel Grieu, Jeane Bedos, Louise Joulia, François Fourcade, Elisabeth Ramon, Marguerite Rollan, Jeane Laforgue, Pierre Ensaly, Jacques Sournia, Jean Alquier, Jean Bedos, Paule Joulia, Marie Rose Jasse. 

Le registre paroissial témoin de la vie locale 

Ces écrits permettent de nombreuses remarques dont la liste ne prétend pas être exhaustive.

Trois cents après, la plupart des patronymes ont disparu.

Jean et Jeane sont les prénoms qui arrivent largement en tête.

Les mariages se concentrent au début de l'année. En effet, aux interdits religieux, les temps de l'Avent (30 novembre au 6 janvier) et du carême (7 semaines avant Pâques) s'ajoutent les impératifs économiques. On ne se marie pas au moment des gros travaux agricoles, de juillet à octobre.

A noter aussi qu'on se marie en semaine car l’Église interdit les jours d'abstinence, le vendredi, mais aussi les samedis et les dimanches. Tous les mariages cités ont eu lieu du lundi au mercredi.

On se marie dans le village même ou dans les villages proches. Seulement quatre époux sur quatorze viennent de l'extérieur. La famille Alquier habite à Lansac, Anne Giroune vient de Cassaignes (Cassagnes) et Anne Gousine est originaire de Cuxous que Charles Fabre semble considérer comme une localité puisqu'il ne mentionne pas que c'est un hameau de Cassagnes.

On trouve assez fréquemment, c'est le cas des Alquier et des Planel le 21 février, des mariages doubles entre frères et sœurs.

Le solde naissances/décès est très largement positif mais il faut le nuancer par le fort taux de mortalité infantile. Sur les 22 nouveaux-nés, au moins neuf sont morts en bas-âge. Dans les cas de décès d'enfants, les curés se contentaient souvent d'inscrire la date de décès en marge de l'acte de naissance et ne prenaient pas la peine de rédiger un acte. En 1702, Charles Fabre a inhumé Dominique Fage et François Fourcade, décédé à quatre mois pour l'un et deux mois pour l'autre. Mais il a aussi conduit au cimetière une fillette Brice Bichère née en 1700. Cela porte le nombre de décès de l'année 1702 à six, au moins, dont seulement deux adultes, alors qu'il n'a rédigé que trois actes. 

Personnages et métiers: 

La sentinelleLes actes de mariage mentionnent la profession des époux selon le bon vouloir des curés ; le 18 janvier et le 6 février seulement, Charles Fabre indique qu'il a marié des brassiers, c'est à dire des ouvriers agricoles qui vivent du travail de leur bras. C'est bien sûr la profession la plus répandue à tel point que lorsqu'elle n'est pas mentionnée, on peut en déduire que c'est de celle-là dont il est question. En effet tout autre métier, artisan par exemple, est relevé par le curé. Et si l'on s'élève encore un peu plus dans l'échelle sociale, on bénéficie de l'appellation de Sieur pour les hommes et de Demoiselle pour les femmes, les ecclésiastiques se donnant le titre de maître, parfois de messire. La liste des témoins de mariages apportent souvent ces données car dans la mesure du possible, les curés choisissaient des personnes sachant écrire ou du moins signer.

C'est ainsi que nous retrouvons souvent la signature de Jean François Chauvet. C'est un jeune chirurgien7 venu de Latour en 1699 prendre la relève du Sieur Jean Larrieu. Il s'est très rapidement marié au village le 10 mai 1701 avec une Carmagnole Marie Fauré et il est à l'origine de la famille qui deviendra la plus riche du village.

Caramany n'était pas assez important pour disposer d'un médecin, mais la présence du Sieur Raphael de Lamic, médecin d'Ilhe, en tant que témoin le 18 janvier au mariage de Françoise Larrieu, fille du chirurgien du village décédé en 1698 semble montrer l'existence de relations professionnelles et certainement amicales entre chirurgien et médecin, le premier faisant appel au second dans les cas ne relevant pas de sa science.

Autre témoin récurrent qu'utilise le curé, Jean François Fabre, son neveu. La qualité de la signature de ce dernier indique un haut niveau d'instruction mais sa profession n'est jamais indiquée. Il est marié à Marie Soulages et Catherine Fabre, née le 29 avril, est leur fille.

La paroisse dispose au moins d'un maçon Guilhaume Boussion qui apparaît comme parrain dans un acte de baptême du 28 octobre 1698. On peut y lire son nom suivi de la précision masson.

Un munier (meunier) Estienne Estacet est cité en 1697 également. Il réside apparemment à Caramaing, dans le cas contraire la résidence serait indiquée, mais il y a de grandes chances qu'il vienne de l'extérieur car c'est pour le moment la seule fois que j'ai rencontré ce nom dans les registres.

Bernard Ensaly, le tisseran est décédé en 1697, nul doute qu'il avait déjà un successeur.

Les femmes sont filles de... épouses de... puis veuves de... ; elles n'ont pas de profession, sauf une : la sage-femme. Elle n'est mentionnée dans l'acte que lorsqu'elle baptise un nouveau né en danger de mort. C'est ce qui se passe le 4 août à la naissance de Louise Joulia. Monsieur le curé indique que le baptême a été administré par Marguerite Bourdan, à la maison, l'enfant étant en danger de mort et qu'il a suppléé à cette cérémonie le 6 août, ce qui montre que le bébé a échappé au pire. Marguerite Bourdan était déjà très âgée en 1702, puisque son acte de décès en date du 26 septembre 1716 indique qu'elle avait environ nonante ans.

Sans que l'on puisse parler de véritable profession, certaines femmes du village servaient de nourrice pour les enfants trouvés de l'hôpital de Perpignan. C'était la seule façon de pouvoir sauver les enfants en bas-âge et cela devait représenter une petite source de revenus qui venait s'ajouter à ceux du ménage. Catherine Gély était l'une de ces nourrices.

La sentinelle de l'Histoire 

La vie devait être dure en 1702 dans un village replié sur lui même, soumis aux nombreuses taxes de l'ancien régime.

Du haut de leur promontoire, les Carmagnols voyaient en contrebas leur ancienne église et le cimetière ainsi que la petite croix que l'on venait de dresser, sans se douter qu'elle veillerait aussi longtemps sur leurs défunts. 

Notes :

  1. INRI est l' acronyme de Iesus Nazarenus Rex Iudaoerum, Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs. Les trois lettres IHS représentent le monogramme du Christ: Jesu Hominorum salvator. Le P pourrait être l'initiale du ferronnier ou du donateur. Nous remercions très chaleureusement le chanoine Bréhier, recteur de la cathédrale d'Avignon qui nous a communiqué ces éléments.
    Enfin, d'après le site http://heraldie.blogspot.fr/ la croix gammée se retrouve dans toutes les civilisations du monde et à toutes les époques. Celle aux formes courbes serait issue de civilisations africaines.
  2. Nous savons que cette croix existait grâce aux obsèques du curé Chaluleau. (voir note 5)
  3. Caudiès était la ville principale du Fenouillèdes ; on peut encore voir dans ses vieilles ruelles une maison comportant la Tour du viguier.
  4. C. Fabre a écrit baille mais il vaut mieux préférer l'orthographe baile. Ce mot utilisé par les curés du Fenouillèdes n'a rien à voir avec le Français baille, baquet. Il se rapproche de bailli, mot désignant selon le Dictionnaire vivant de la langue française le représentant du roi ou d'un seigneur. Le Larousse le traduit par agent domanial, Joan Peytavi, professeur à l'Université de Perpignan que j'ai interrogé, préfère quant à lui, l'appellation de représentant du seigneur.
  5. Jean Chaluleau est décédé le 19 août 1699. Son acte de décès, rédigé par le recteur Faur, curé de Cassaignes, comporte une information particulièrement intéressante : il n'a pas été enseveli comme certains de ses prédécesseurs dans l'église mais « au pied de la croix du milieu du cimetière ». C'est la première fois que je trouve un tel détail dans les registres.
  6. Ces noms sont retranscrits tels que le curé les a écrits.
  7. Par chirurgie, on doit entendre la première partie de la médecine qui par manuelle opération guérit les malades des plaies, abcès, entorses... ( Littré) Les chirurgiens n'avaient pas fait les études de médecine exigées pour prétendre au titre de médecin. 

Sources

  • Archives départementales : registre paroissial 1655-1737 (numérisé)
  • Archives municipales : registre de délibérations
  • Inscriptions sur la croix: identification par le chanoine Bréhier, recteur de la cathédrale d'Avignon
  • Fenouillèdes, diocèse d'Alet - Albert Bayrou 1980
  • Généanet pour les arbres généalogiques des familles nobles 

Photos :

Nos remerciements au service communication de la mairie de Caramany et à Philippe Garcelon qui les a retravaillées.